Rachida Dati se défend d’être convertie au catholicisme, mais reconnaît se sentir «imprégnée par les racines chrétiennes de notre pays»
Le maire du VIIe arrondissement de Paris, ancienne garde des Sceaux, affirme être très sensible à la liturgie.
Une audience privée avec le Pape début décembre, une participation au numéro «Spécial Jésus» de Valeurs actuelles, Rachida Dati est attachée à la «laïcité républicaine», mais ose afficher sa foi. Interrogée mardi matin, sur BFMTV, à propos d’une éventuelle conversion au catholicisme, elle botte en touche. Pas question de répondre aux interrogations trop intimes, mais l’eurodéputée UMP affirme que «la foi fait partie de (sa) vie».
«Imprégnée par les racines chrétiennes de notre pays,
je suis très sensible à la liturgie, aux homélies, aux chants religieux, confiait-elle au magazine Valeurs actuelles fin 2013. Les Carmélites ont contribué à ma réussite scolaire, et cette réussite a été accompagnée par les récits bibliques.». Sur BFMTV, elle parle de ses «dix-huit ans chez les Carmélites», de «Mgr Chauvet, curé de Saint-François-Xavier», qu’elle «connaî(t) très bien», et de la messe du dimanche, «un rituel qui fait partie de (son) enfance».
«La foi, ce n’est pas en fonction des circonstances»
«Comme si on découvrait que je participe à des offices religieux! s’agace la maire du très catholique VIIe arrondissement. Ce n’est pas en tant que maire, je le faisais bien avant! Le dimanche, je vais à la messe avec ma fille ou avec des amis. Je participe aussi au culte protestant, je fais honneur à ceux qui animent cet arrondissement. La foi, ce n’est pas en fonction des circonstances ; c’est un engagement.»
À Saint-François-Xavier, Mgr Patrick Chauvet confirme: «Ce n’est pas une grenouille de bénitier, mais elle aime effectivement me parler de sa foi et de ce qu’elle vit. Le reste relève du for interne». Alors que le gouvernement n’a pas condamné les profanations des Femen, «cela fait du bien, précise-t-il, que ce soit une non-catholique qui défende l’Église catholique».
Car si elle est touchée par la situation des Chrétiens d’Orient, Rachida Dati est aussi «choquée que personne ne condamne les actions inqualifiables des Femen et les profanations d’églises». Un fait «d’autant plus inacceptable», dit-elle, que les profanations de lieux de culte d’autres religions sont, elles, immédiatement condamnées… «Ce pays ne doit pas s’excuser d’être catholique! clame-t-elle. Il ne faut pas que le fait que les catholiques soient majoritaires soit un prétexte pour ne pas s’indigner…»