Conseil de la société civile: L’élection à la présidence de Dansa Kourouma contestée
Le Conseil national des organisations de la société civile guinéenne de Guinée (CNOSC-G) a renouvelé, à travers un congrès électif tenu samedi 8 février à Kindia, son bureau exécutif avec l’élection de l’ex-conseiller au CNT, Dansa Kourouma au poste de président de la Société civile.
À peine élu, les voix se lèvent déjà pour contester la légitimité du nouveau président et le congrès électif qualifié ‘’d’illégale’’ par certains de ses collaborateurs.
Cette élection intervient au moment où la société civile est plongée dans les querelles de leadership qui la mine depuis des mois à travers une partie de cette structure qui conteste régulièrement la légitimité du bureau sortant, accusé de détournements de fonds alloués aux activités de leur entité.
Après plusieurs reports, Dansa Kourouma et son adversaire Thierno Aliou Diaouné étaient les seuls candidats pour la présidence.
Au finish, le jeune Dansa Kourouma devient le deuxième président du CNOSC-G officiellement élu. Car après le décès de Ben Sékou Sylla, le CNOSC a toujours été géré par des intérimaires, notamment l’ex-président par intérim Dr. Ibrahima Sory Cissoko.
Aussitôt élu, le nouveau président de la Société civile guinéenne a été contesté par ses pairs, notamment, le président du Conseil régional des organisations de la société civile de Conakry, Salamana Diallo qui accuse certains responsables de la nouvelle structure nationale d’avoir violé le règlement intérieur du CNOSCG et d’être à la base de détournement de plusieurs fonds destinés à la société civile guinéenne.
Joint par téléphone, M. Diallo affirme rejeter le congrès électif de Kindia et refuse de reconnaitre la légitimité du nouveau bureau.
« On refuse d’accepter ce congrès et nous ne reconnaissons pas le bureau mis en place. Car, nous condamnons la présence d’anciens membres des institutions républicaines et des anciens ministres à ce bureau ainsi que la tenue de ce congrès sans l’organisation de l’audit », a-t-il martelé.
Pour lui, le congrès a été « illégalement organisé ». « Avant de tenir ce congrès, il fallait organiser un audit institutionnel et financier pour identifier les différents détournements des fonds alloués à la Société civile par l’Union européenne, dans le cadre du monitoring des dernières élections législatives en Guinée », a indiqué M. Diallo.
En plus de la procédure, le président de la société civile de la région de Conakry conteste les membres élus.
Ainsi, Salamana Diallo affirme que la charte du CNOSG s’oppose à l’élection de tout membre ayant occupé des fonctions publiques, notamment membre des institutions républicaines, du gouvernement.
Il souligne que ceux, en cas de retour, peuvent être des personnes ressources et non des dirigeants.
« Ce qui est regrettable est qu’il y a eu des anciens membres des institutions républicaines et des anciens ministres qui se sont présentés. C’est vraiment illégal, et c’est contre les différents textes », ajoute t-il.
Contacté par Conakryinfos sur ce sujet, le nouveau président du CNOSC, Dansa Kourouma affirme qu’il n’est pas bien placé à se soumettre à des polémique autour de ce thème.
« On ne peut pas organiser un congrès dans les règles de l’art et qu’on arrive à créer des polémique sur ce congrès », a-t-il dit.
Pour lui, avant de se prêter à ces débats stériles, il est temps de mesurer les défis qui l’attendent.
« C’est un sentiment de satisfaction, mais aussi de défis. Je pense que les défis sont plus grands que la satisfaction, parce que j’hérite d’une situation qui est dramatique, dans une institution dont la dignité, les valeurs et les principes ne sont pas respectés », a rappelé le nouveau président de la Société civile guinéenne.
De sources concordantes, nombre d’entités relevant du CNOSC dont l’inter-centrale syndicale, ont quitté la structure pour rejoindre la PCUD, une autre structure considérée actuellement comme la plus crédible.
« Avec le fameux détournement de 200 mille euros de l’Union européenne, le est toujours dans les esprits, le CNOSC a perdu sa confiance aux yeux des partenaires internationaux au développement qui constituent ses bailleurs de fonds », a dit un analyste politique.
Conakryinfos.com