Droits de l’homme en Guinée: Le plan prioritaire du ministre Gassama Diaby pour 2014
Le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques, M. Kalifa Gassama Diaby, a animé une conférence de presse ce jeudi pour présenter son plan d’actions pour 2014 ainsi que les défis et les perspectives auxquels lui et son équipe doivent faire face.
En présence des représentants des organisations de défense des droits humains et de la société civile, le ministre Gassama Diaby a d’abord brossé le processus démocratique qui a favorisé la mise en place d’un gouvernement formé après l’élection en 2010 du président Alpha Condé, suivie des élections législatives récentes.
Donc, selon lui, la création d’un ministère chargé des droits de l’homme et des libertés publiques est l’expression politique d’une réelle prise de conscience de la problématique préoccupant des droits humains en Guinée.
Ainsi, pour l’année 2014, son département a élaboré un plan prioritaire annuel articulé autour de 12 projets fondamentaux qui s’inscrivent dans une dynamique d’orientation cohérente avec la politique du gouvernement et les aspirations des populations guinéennes.
Ces projets, cite-t-il, porte, entre autres, sur l’organisation des états généraux des droits de l’homme, l’introduction dans l’enseignement des cours de droits de l’homme, la ré-dynamisation du processus de réconciliation nationale, l’organisation de deux tables rondes, le monitoring du milieu carcéral, l’adoption d’une loi sur la torture, et l’assistance aux femmes et aux mineurs en conflit avec la loi.
Car pour Kalifa Gassama Diaby, une nation est grande lorsqu’elle est en mesure de garantir à chacun de ses citoyens un environnement et un cadre de vie fondés sur dignité, la bonne justice et la protection des droits et libertés.
Selon lui, même si un citoyen est accusé de crime aussi cruel soit-il, il doit être traité conformément à la loi. Car, estime-t-il, une société démocratique ne juge pas avec les paramètres de revanche au risque de déshumaniser le droit.
« Cela implique tout parte, que tout aboutisse aux soucis impératifs de faire des principes et des règles relatives aux droits humains une réalité vivable », souligne-t-il. Tout en reconnaissant que ce combat est difficile, complexe et long.
« Il est difficile car il suppose le rejet de toutes formes de partialité, la dépolitisation des valeurs inhérentes aux droits de l’homme et la lutte contre tous nos travers culturels et sociaux. Il est complexe parce qu’il exige préalablement l’existence de la protection, de la promotion des droits humains et la consolidation d’un véritable Etat capable d’assumer et d’assurer de façon neutre, impartiale et légale toutes ses missions. C’est enfin un combat de longue haleine puisqu’il suppose une mutation socioculturelle et l’invention d’une nouvelle société avec de nouveaux paradigmes« , explique-t-il.
Donc, après une année d’existence essentiellement consacrée l’apaisement politique, à la médiation, à la pédagogie, à la sensibilisation contre toutes formes de violence, M. Diaby estime que l’heure est enfin venue pour son département de se consacrer aux projets concrets aussi bien dans le domaine structurel que conjoncturel.
Alphonse Léno