Coopération : Les grandes conclusions de la visite d’IBK en Guinée

Le président malien a bouclé sa visite « d’Etat et d’amitié » de trois jours en Guinée par une conférence de presse aux Cases de Bellevue.

Ibrahim Boubacar Keita ‘’IBK’’ et son homologue guinéen Alpha Condé qui ont signé un communiqué conjoint à cet effet se sont engagés à développer des actions communes pour le bien-être des peuples malien et guinéen. Dans cette perspective, la coopération bilatérale portera notamment sur les domaines de l’énergie, de l’hydraulique, des transports, de l’agriculture, de l’élevage et de la culture.

Avant de s’envoler ce mercredi 12 mars 2014 pour Bamako, le président Ibrahim Boubacar Keita a remercié son ami  Alpha Condé de la mise à la disposition de son pays d’un terrain de cinq (5) hectares pour l’installation des entrepôts qu’il a inaugurés la veille sur le site de Friguiadi, dans la préfecture de Coyah.

Autre moisson de cette visite, les deux dirigeants ont mis en exergue la complémentarité des deux pays et souligné leurs immenses atouts pour la matérialisation des légitimes aspirations de leurs peuples au progrès et à la prospérité. Dans cette optique, ils ont décidé de mener des actions communes pour développer la coopération, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’hydraulique, des transports, de l’agriculture, de l’élevage et de la culture. Des consultations ont eu lieu également autour de l’examen des questions d’intérêt commun.

Ainsi, dans le domaine de l’énergie et de l’hydraulique, Maliens et Guinéens ont signé un protocole d’accord pour la création d’un comité interministériel de concertation dans le cadre de la mise en œuvre du projet de barrage à but multiple FOUMI. Pour cela, ils ont invité les deux gouvernements à accélérer le processus de ratification de la convention-cadre de coopération entre les huit (8) Etats tributaires des eaux et massifs du Foutah Djallon, en encourageant également une coopération pour l’électrification rurale dans les zones frontalières.

Le développement rapide des barrages de Koukoutamba, Gouréya et Bassa en mode de financement PPP (partenariat public privé) tel qu’envisagé par le Haut commissariat de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a été abordé et consigné dans le communiqué conjoint qui a sanctionné la fin de la visite d’IBK en Guinée.

Les transports pour favoriser l’intégration économique

Le domaine des transports a constitué surtout une des préoccupations majeures des deux chefs d’Etat. Ils ont pour cela réaffirmé leur volonté de concrétiser des actions initiées en vue de favoriser l’intégration de leurs économies, de faciliter la libre circulation des personnes et des biens et d’assurer la fluidité du trafic sur les corridors  routiers. Un protocole d’accord relatif au projet d’interconnexion ferroviaire Conakry-Kankan-Bamako a été signé par les ministres respectifs des Transports malien et guinéen.

Et les jours à venir, le transport fluvial entre les deux pays sera lancé, dit-on, par le dragage du lit du fleuve Niger. L’idée de création d’une compagnie sous-régionale des transports aériens n’a pas été omise en vue de résorber le déficit dans ce secteur. Il en va de même pour les travaux publics pour lesquels ils ont souligné la nécessité de réhabiliter le réseau routier Conakry-Bamako et de relancer la construction des transversales Dinguiraye-Mali.

 

Dans le domaine de la coopération transfrontalière, les deux parties se sont engagées à appuyer la feuille de route conjointe pour la matérialisation des frontières signée à Bamako en 2013 et la mise en œuvre du cadre de concertation entre collectivités territoriales pour une meilleure intégration des communautés.

Agriculture, élevage et culture : atouts historiques

Pour faire face à l’insécurité alimentaire dans les deux Etats, les discussions ont porté sur le développement du secteur de l’agriculture. Ils ont décidé de se concerter autour de leurs priorités communes inscrites notamment dans l’agenda du comité inter-Etat de lutte contre la sécheresse dans le sahel  (CILS). Quant au domaine de l’élevage, IBK et Alpha Condé se sont résolues à rendre opérationnelles les axes prioritaires de partenariat identifiées dans le procès-verbal de la réunion des experts des deux pays signé à Bamako le 29 mai 2010. Il s’agit notamment de la gestion de la transhumance transfrontalière, de la lutte contre les maladies animales et des échanges commerciaux. Sur le plan culturel, les deux parties ont appelé à l’intensification des efforts en vue de la préservation du riche patrimoine culturel et historique commun, notamment par la réhabilitation du Niani, du port de la Galéni et de l’organisation du festival de kora du Niger.

 

La diaspora : source de capitaux importants

La diaspora malienne et guinéenne est importante. Son apport au développement des deux pays ne serait pas à négliger. D’où la volonté exprimée des deux dirigeants à promouvoir l’échange d’expérience en matière de gestion des compatriotes à l’étranger. Aussi, les présidents Ibrahim Boubacar Keita et Alpha Condé ont mis un accent particulier sur la nécessaire dynamisation des échanges entre les deux pays et appelé l’implication du secteur privé dans le développement économique et la relance d’une croissance soutenue, créatrice d’emplois décents pour les jeunes et levier de l’autonomisation des femmes.

Toutes ces « bonnes volontés » ne sauraient se concrétiser sans une coopération franche dans le domaine sécuritaire pour endiguer les crimes transfrontaliers, le narcotrafic, la circulation illicite des armes légères et de petit calibre qui impactent négativement la paix et la stabilité dans la sous-région. Hélas !

 

Zézé Zoumanigui

 

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