Session des lois 2014: Le parlement n’a pas encore reçu de projets lois de l’Exécutif

Trois mois après son installation, le bureau de la nouvelle Assemblée nationale n’a pas enregistré de projet de Loi de l’exécutif.

Seulement une proposition de loi modifiant et complétant la Loi N°91/15/CTRN du 23 décembre 1991 relative au règlement intérieur de l’Assemblée nationale est déjà élaborée par la commission des lois du parlement.

Une étude de la réforme administrative est en cours, selon le président de l’institution. Cependant pour rassurer l’opinion, il a déclaré que certains accords et conventions sont annoncés par le gouvernement et leur transmission à l’Assemblée nationale pourrait « avoir lieu dans les jours qui suivent », dit-il.

En pédagogue, Claude Kory Koundiano à ses députés : « Tirant les leçons des législatures précédentes, je ne vous recommanderai jamais assez le très grand sérieux, l’intégrité, la perspicacité dans l’étude des différents textes qui vont vous être soumis par le gouvernement pour ratification », leur lance-t-il.

Il a réitéré au président Alpha Condé et à son gouvernement, la disponibilité des députés et leur engagement à les accompagner dans la conduite et la mise en œuvre du plan de développement économique et social de la nation. Il a même promis que pour la réalisation de ces actions qui ont suscité un grand espoir au sein des populations, l’Assemblée nationale veillera et aidera l’Exécutif par l’adoption des lois y afférents. Sans blague !

Une pensée parlementaire aux victimes d’Ebola

Défrayant la chronique, la question relative à la fièvre hémorragique Ebola n’a pas été occultée par nos députés. Leur président a eu les mots justes pour le signifier.

« Notre première session ordinaire de l’année 2014 s’ouvre à un moment où nous vivons un drame dans notre pays suite à une épidémie qui s’est déclenchée au sud de la Guinée.  Je saisis cette occasion, pour présenter au nom de l’Assemblée nationale, les condoléances les plus attristées aux familles des victimes et au peuple de Guinée », dit-il.

Il a remercié le gouvernement guinéen pour les dispositions utiles prises pour freiner la propagation de la maladie. Mais le parlement guinéen s’est dit tout autant « obligé de reconnaître les efforts inestimables déployés par nos partenaires au développement pour contenir l’épidémie ».

Mais, relève-t-il, force est aussi de reconnaitre que les équipes déployées dans les zones touchées n’ont pas de moyens suffisants leur permettant de couvrir toutes les poches atteintes par l’épidémie.

« Je regrette les récents incidents qui m’ont été rapportés et saisis l’occasion pour inviter la population de toutes les zones atteintes à mieux collaborer avec tous nos partenaires internationaux et les services de santé nationaux qui sont déployés sur le terrain », lance-t-il.

Il a mis l’accent sur le volet sensibilisation de la population par les agents de santé et les médias et lancé un appel au renforcement des moyens en logistique mis à la disposition de ces agents de santé.

Emeutes d’eau et de courant

L’intervention du président de l’Assemblée nationale a porté, en plus du cas de la fièvre hémorragique qui fait des victimes dans le pays, sur des manifestations de rues dans certains quartiers de la ville de Conakry suite à la pénurie d’électricité et d’eau.

Pour Claude Kory Koundiano, il est vrai que le droit de manifester est consacré par la Constitution guinéenne, mais estime-t-il, il ne saurait être abusivement utilisé au risque de compromettre la paix sociale, l’unité nationale, les acquis démocratiques encore fragiles, le développement et la croissance économique du pays.

« C’est pourquoi l’installation de l’Assemblée Nationale, en janvier dernier, doit être l’alternative pour la solution aux nombreuses préoccupations de la population. En effet, élu national, mais aussi élu de terrain, dans sa circonscription, le député est en permanence l’intermédiaire entre le mandant, qui lui délègue sa part de souveraineté et le pouvoir de l’Etat. Toute chose qui justifie que le Parlement doit assumer, sans réserve, les prérogatives que lui confère la constitution et qui impose à un député des obligations vis-à-vis de la nation toute entière et de sa circonscription », dit-il.

D’où pour M. Koundiano, cette première session ordinaire doit être un moment d’échanges fructueux entre le gouvernement, notamment les ministères initiateurs des projets de Loi et l’Assemblée nationale. Entendu ?

 

Zézé Zoumanigui

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