Pouvoir: les jeux de coulisse du PM Saïd Fofana vus par « La Lettre du Continent »
Mohamed Said Fofana brille dans l’ombre Condé. Même en retrait, le très pieux Premier ministre Mohamed Said Fofana, à ce poste depuis 2010, trace son sillon dans le marigot politique guinéen.
Issu de la mouvance Guinée pour tous (GPT) présidée par son cousin, l’ex-ministre de l’économie Ibrahima Kassory Fofana, le chef du gouvernement guinéen, Mohamed Said Fofana, ne cultive aucune image extérieure afin de ne pas faire de l’ombre à son patron Alpha Condé.
En près de quatre années de primature, il n’a effectué que deux séjours à l’étranger (Mali et Côte d’Ivoire) et n’accorde aucune interview à la presse internationale.
Sur le plan national, en revanche, le premier ministre, qui est ‘’coaché’’ par un marabout sénégalais, entend incarner le leadership de la remuante communauté soussou de Basse Guinée où, pour la première fois, un président en exercice a perdu les cinq communes de Conakry à l’issue des législatives de septembre. Pour ce faire, il s’appuie sur les imams influents et les associations religieuses de cette région, ce qui lui permet de ‘’contrôler’’ les mosquées, en particulier celle de Fayçal, la plus importante de Conakry, dirigée par Elhadj Mamadou Saliou Camara. Said Fofana s’est également rapproché des notables soussous principalement réunis autour du colonel Facinet Touré, médiateur de la République.
Les fonds réguliers versés par le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) lui permettent de renforcer cette influence en intriguant pour obtenir la tête de ses contempteurs. Le gouverneur de Conakry Sékou Resco Camara vient ainsi d’être remplacé par l’un de ses fidèles : Soriba Sorel Camara. Quinze gouverneurs lui ont par ailleurs fait allégeance.
Mohamed Said Fofana contrôle également la Radio télévision guinéenne (RTG), au point de visionner tous les éléments le concernant avant leur diffusion. Il convoque régulièrement les chefs d’édition. Disposant d’un cabinet de l’ombre à la primature qui comprend de nombreux anciens ministres, il pourrait être tenté par la présidentielle de 2015.
InLa Lettre du Continent