Formation: La Guinée à l’heure du e-Learning

Le projet panafricain de services en lignes (e-Learning) de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry aide des jeunes cadres et étudiants à bénéficier de la formation en bachelor, en licence et en master des universités indiennes via la vidéoconférence ou télé-formation. 

Ce projet appelé ‘’Pan-african e-Network’’ est offert par le gouvernement indien à la Guinée dans le cadre de la coopération sud-sud.

 Le samedi 12 avril, le coordinateur de ce projet, M. Yalla Diakité, a animé une conférence de presse pour communiquer sur le centre e-Learning qui, selon lui, est méconnu du public guinéen. Pour le conférencier, la mise en œuvre des projets de développement passe nécessairement par la qualification des ressources humaines.

« La Guinée doit capitaliser le nouveau souffle de changement prôné par le président Alpha Condé, qui porte sur trois priorités à réaliser. Notamment, l’emploi des jeunes qui passe par la création et la promotion du marché du travail, la qualification du système d’enseignement professionnalisant, l’amélioration de la qualité de vie des femmes par la promotion des activités génératrices de revenus », justifie-t-il. 

Selon le sieur Diakité, c’est dans cette logique que s’inscrit le centre e-Learning. « Force est de reconnaitre aujourd’hui que quiconque veut qualifier ses ressources humaines, doit passer nécessairement par la formation professionnalisante. C’est elle qui débouche directement sur l’emploi », dit-il.

Selon lui, tout comme le e-Santé au CHU de Donka, e-Diplomatie au ministère des Affaires étrangères, e-Learning est un système de création et d’exploitation du réseau pan-africain des télécommunications offert par l’Inde et installé à Gamal, première institution d’enseignement supérieur du pays dont l’emplacement permet un accès facile aux étudiants.

En plus d’une série de programmes qui touchent tous les secteurs, l’apprentissage de la langue anglaise, aujourd’hui langue de communication par excellence dans le monde, offert aux étudiants en six mois est une priorité. « Nous leur disions que la langue de communication est l’anglais et les candidats ne revenaient plus. Donc nous avons compris que c’était une lacune qui empêchait les gens à postuler pour les programmes de formation. C’est pourquoi nous avons introduit les cours d’anglais et ça marche bien. Aujourd’hui nous avons 4 classe en anglais avec des effectifs chacune de 30 à 35 étudiants qui prennent des cours à partir de l’Inde », précise-t-il.

 « C’est lors de la session inaugurale du parlement pan-africain tenue à Johannesburg, en Afrique du sud, le16 septembre 2004 que l’ex-président de l’Inde Dr Abdul Kalam a proposé la mise en place d’un réseau de télécommunications qui connecte les 53 pays de l’Union africaine dans le but de fournir les services de l’enseignement à distance, de la santé à distance et de la diplomatie à distance », explique M. Yalla Diakité.

Mais c’est seulement le 26 juin de 2006 que la Guinée a signé ce protocole, faisant partie ainsi des 19 premiers pays à adhérer au projet.

« Sept excellentes universités ont été répertoriées en Inde pour fournir des services d’enseignement de qualité à nos universités. Et dans chaque pays membre de l’union africaine, une station VSAT a été installée pour fournir et assurer les services de télé-éducation », rassure-t-il.

Ce premier centre de télé-éducation est le seul en Guinée, selon M. Diakité, à avoir 27 programmes de formation donnés par les universités indiennes de renommée internationale, en plus de 53 autres programmes signés avec l’université AMITY.

« Le centre e-Learning de Guinée offre deux modules de formations. Il s’agit de la formation classique à temps plein qui est ouverte aux bacheliers ou aux étudiants en réorientation et la formation continue sur un an à temps plein pour le diplôme universitaire technique (DUT) par exemple ou à temps partiel par module. Elle concerne les salariés et les demandeurs d’emploi », explique-t-il. Avant de dire que tous ces programmes sont donnés par des enseignants, chercheurs et des professionnels talentueux en Inde.

Dans leur plan d’actions de 2012 à 2014, ils se proposent d’enrôler 1000 étudiants, de prolonger la période d’assistance indienne du 25 février 2014 au 25 février 2016, de signer des protocoles de coopération particulière entre les universités indiennes et centre e-Learning de guinée, d’ouvrir ce centre aux autres universités d’Afrique et du monde et de prévoir l’élargissement de leur programme aux universités guinéennes, publiques et privées, à travers un protocole interne établi à cet effet.  

Mais le plus grand regret pour le conférencier porte sur le désintérêt des Guinéens vis-à-vis de ce centre. Car à ce jour, sur les 32 étudiants inscrits, 20 sont des étrangers, déplore le conférencier, alors les bénéficiaires s’en sortent avec des diplômes internationaux reconnus.

 

 

Alpha Sow

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