Syndicat: Yamoussa Touré quitte enfin la CNTG et crée la COSATREG
Après une bataille fratricide des plus tendues qui a secoué la CNTG (confédération nationale des Travailleurs de Guinée), une lueur d’apaisement s’est enfin dégagée ce jeudi par le désistement de M. Yamoussa Touré au profit de M. Amadou Diallo avec lequel ils se sont offert une adversité méprisable pour le poste de secrétaire général.
Mais Yamoussa Touré ne désarme pas pour autant. Avec son équipe à lui, ils ont lancé ce matin la Confédération syndicale autonome des travailleurs et retraités de Guinée (COSATREG) pour relever, disent-ils, les défis majeurs dont souffrent les travailleurs des secteurs public, privé, mixte, informel et les retraités de Guinée.
Mais les flèches sont d’autant plus aigües l’autre camp pourrait bien se sentir ciblé. « De nos jours l’affairisme, l’opportunisme et la politisation du mouvement syndical l’ont conduit à son déclin. C’est dans ce contexte alarmant, imprévisible et déroutant que naît, de la volonté manifeste de toutes couches laborieuses, la Confédération syndicale autonome des travailleurs et retraités de Guinée », lance-t-il. La COSATREG s’engage, selon lui, à lutter « farouchement contre toutes les formes de discriminations, d’irresponsabilités, d’anarchie ou tout comportement qui porte atteinte à la souveraineté nationale ».
« Nous constituons une unité d’action forte afin de mieux défendre dans la légalité les intérêts moraux et matériels des travailleurs de tous les secteurs cités », promet-il. Cependant Yamoussa Touré a dénoncé l’incapacité notoire des institutions juridiques du pays à trancher le différend qui l’opposait à Amadou Diallo. « Ce sont des tristes et pénibles aventures judiciaires que nous avons vécues près de 3 ans malgré notre bonne foi et notre volonté de préserver la paix dans notre pays », dit-il.
Selon lui, la pomme de discorde qui a divisé la CNTG en deux factions relève du fait de la violation de l’article 47 de son règlement intérieur au cours de son 16ème congrès tenu à Conakry le 24 septembre 2011. « Cet article étant le fondement des textes juridiques de la CNTG stipule que tout membre d’un bureau syndical promu à un poste de responsabilité administratif ou législatif perd automatiquement sa fonction de responsabilité syndicale, consacrant ainsi la nette séparation des pouvoirs entre le gouvernement, le patronat et le syndicat », a-t-il continué à justifier.
Pour lui donc, cette violation « délibérée par une faction audacieuse » manipulée à dessein a fait de la CNTG une centrale dévoyée à la solde des « individus égoïstes » au détriment des travailleurs.
Alphonse Léno
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