Iddrisu Mumuni Dimbie : « CELPS est une école de langues de référence Afrique »
Devenu une référence sur le continent en matière d’apprentissage de la langue anglaise, l’institut CELPS (Centre of English Languages and professionnal studies), basé à Accra au Ghana, s’est taillé une réputation qui fait de lui la convoitise des francophones, des lusophones et des arabophones désireux d’apprendre la langues de Shakespeare pour leur vie professionnelle.
La Rédaction de Conakryinfos était récemment au pays de Kwame Nkrumah où elle a rencontré le Fondateur de cette école qui reçoit des étudiants venus d’horizons divers.
Enseignant-formateur de profession, Iddrisu Mumuni Dimbie nous parle de la vie et des ambitions de CELPS qui a déjà deux écoles à Conakry, plus précisément à Kaporo et à Almamya. Rencontre !
Conakryinfos : A quand l’idée de créer le CELPS vous est venue en tête ?
Iddrisu Mumuni Dimbie : CELPS a été créé pour démystifier l’anglais aux étudiants étrangers en général et aux francophones en particulier. L’idée de créer cette école m’est arrivée en 1990 lorsque j’étais enseignant à Ghana institute of Languages (GIL). A l’époque, je m’étais rendu compte que les nationalités non ghanéennes avaient beaucoup de lacunes dans l’apprentissage de l’anglais. Je me suis dit qu’il y a une approche pour les enseigner. On ne peut pas enseigner un anglophone ou un arabophone comme un Ghanéen. Car les livres pour les cours sont vraiment conçus uniquement pour les Ghanéens, pas pour les étrangers.
C’est ainsi que je me suis dit pourquoi ne pas créer une école avec des livres qui peuvent faciliter l’apprentissage de l’anglais aux étudiants étrangers. Ainsi, je me suis lancé à écrire des livres. Quand j’ai fini de les écrire, j’ai créé l’école avec une étudiante ivoirienne. Et en peu de temps, l’école est devenue une référence qui reçoit aujourd’hui des étudiants de tous les horizons et de diverses cultures.
Aujourd’hui, avec une méthodologie et une pédagogie adaptées aux besoins de l’apprenant africain, l’institut est devenu l’école la plus préférée de tous les pays francophones, arabophones, lusophones et hispanophones.
Pouvez-vous nous parler de la structure du CELPS ?
Actuellement, nous avons deux écoles : la principale est à Alajo et la succursale à New Town. A part la langue, nous faisons aussi la ‘’traduction’’ grâce à un partenariat que nous avons avec des universités françaises et britanniques. Il y a également le département ‘’secrétariat bilingue et l’informatique’’.
A part l’anglais, enseignez-vous d’autres cours aux étudiants étrangers ?
Bien sûr que oui ! À part l’anglais qui est la langue de base, nous enseignons le français, l’espagnol, l’arabe et le chinois. Les étudiants peuvent donc apprendre aujourd’hui toutes ces langues à CELPS.
D’où viennent généralement vos étudiants ?
Nos étudiants viennent de tous les horizons comme je l’ai dit tant. Notamment, ils viennent d’Afrique, d’Europe et d’Asie. En Afrique, tous les pays francophones, lusophones et arabophones viennent ici. Sans oublier des pays européens comme la France, la Suisse, l’Allemagne et l’Asie (l’Arabie Saoudite, Yémen, etc.)
Pourquoi CELPS reçoit plus d’étudiants étrangers à vouloir apprendre l’anglais malgré une floraison d’écoles de langue ici au Ghana ? Avez-vous un secret pour cela ?
Oui, j’ai un secret pour cela ! Le premier secret, c’est Dieu. Car il n’est pas donner à n’importe qui d’être professeur d’un institut de langues. C’est très difficile d’être professeur dans un institut de langues. Donc pour ce faire, il faut être bien formé et connaitre les problèmes des apprenants avant de pouvoir les enseigner pour qu’ils puissent bien s’exprimer en anglais.
Heureusement pour moi, en tant que professeur-formateur, j’ai acquis au cours des années beaucoup d’expériences qui m’ont permis d’écrire beaucoup de livres. Aujourd’hui, beaucoup d’écoles de langues au Ghana utilisent mes livres pour enseigner leurs étudiants. Même dans les universités au Niger et au Tchad, les professeurs d’anglais utilisent mes livres pour enseigner les étudiants.
Il y a même un ancien étudiant de CELPS qui enseigne actuellement à l’université de Montpellier en France. Il m’a écrit récemment pour me dire qu’il enseigne aujourd’hui l’anglais dans cette université grâce à mon livre.
Mon deuxième secret réside dans la formation. En tant que formateur, je forme moi-même mes enseignants pour former mes étudiants. J’ai une méthodologie rare qui convient aux apprenants étrangers dans l’apprentissage de l’anglais.
A part le Ghana, avez-vous des écoles dans d’autres pays ?
Bien sûr ! Nous avons des écoles dans presque tous les pays africains. Par exemple, en Guinée, j’ai deux écoles, notamment à Kaporo et à Almamya. Il y en a aussi, fruit de partenariat, au Burkina Faso, au Gabon, au Congo, au Tchad, etc. Ces écoles cherchent des partenariats avec nous parce qu’elles savent que nos méthodes sont très palpables pour produire des résultats escomptés. C’est cette méthode qui nous a valu des prix internationaux en matière de l’apprentissage de l’anglais.
Y a-t-il une différence entre ces écoles et celle du Ghana ?
Non, pas du tout. Il n’y a aucune différence entre les différentes écoles de CELPS. C’est la même méthodologie d’enseignement et les mêmes professeurs. Les professeurs sont formés ici au Ghana ou dans le pays qui abrite l’école.
Par exemple en Guinée, nous avons pris des professeurs qu’on a formés nous-mêmes. Et notre façon de former est carrément différente de celle des autres écoles d’apprentissage de langue au Ghana.
Quelle est la durée des cours à CELPS ?
Dans le domaine de l’apprentissage de la langue, il y a deux types de formation. Il y a d’abord la formation de courte durée qui fait trois mois destinée aux jeunes. Notamment, les bacheliers et les licenciés. Il y en a également pour six mois et pour neuf mois.
Mais pour avoir un diplôme en anglais, il faut un an d’études avec deux livres d’anglais. Pendant les six premiers mois, on apprend aux étudiants les problèmes des francophones dans l’apprentissage de l’anglais. Et les six derniers mois, on apprend les problèmes des anglophones en anglais. Quand on finit les deux livres, l’étudiant passe un examen pour avoir un diplôme. Une fois ce diplôme décroché, l’étudiant pourra couramment parler et écrire l’anglais. C’est une façon de dire que notre formation permet à l’étudiant de s’exprimer couramment en anglais.
Au-delà de ces deux types de cours, vous avez aussi des cours destinés aux cadres déjà en poste qui viennent généralement pour des cours intensifs allant d’un, deux à trois mois.
Certaines écoles de langue au Ghana sont peu crédibles avec les diplômes qu’elles délivrent. Peut-on dire que ceux de CELPS sont reconnus partout en Afrique et à l’étranger ?
Bien sûr ! Nous délivrons des diplômes reconnus partout dans le monde. Même de simples attestations qu’on délivre aux étudiants sont reconnues en Afrique et à l’étranger, parce que l’école est reconnue mondialement.
Pour preuve, l’efficacité de nos méthodes d’enseignement a été récompensée par l’obtention de deux prix internationaux d’Excellence, catégorie “or”, délivrés par Business Initiative Directions (BID), une société européenne, dont la cérémonie de remise de prix a eu lieu à New York en mai 2007, et par Tam-Tam d’Afrique, une agence de publicité béninoise, à Cotonou (Bénin) en 2010.
En plus, un autre prix nous a été décerné récemment par une structure ghanéenne très crédible. Ces prix attestent à la reconnaissance internationale de CELPS.
C’est pour vous dire que CELPS est mondialement reconnu en tant qu’institut d’apprentissage de langues. Même au sein du gouvernement américain, nous avons des produits. J’ai même récemment reçu une lettre de reconnaissance du gouvernement américain.
Parmi vos étudiants, on remarque une forte présence des Guinéens. Qu’es-ce qui explique cette affluence ?
L’affluence des étudiants guinéens à CELPS est très significative. Vous savez, depuis que j’ai créé mon école, j’ai cultivé un amour spécial pour la Guinée. J’ai découvert aussi que les Guinéens aiment apprendre, parce qu’ils sont très intelligents. Et en tant que beau-frère de tous les Guinéens, en venant à CELPS, ils savent qu’ils sont dans de bonnes mains. Car en cas de problème, je serai là pour intervenir en leur faveur. Donc, pourquoi ne pas aller dans une école où l’on a son beau-frère qui peut t’aider à tout moment ?
Aujourd’hui, la Guinée est devenue ma deuxième famille, parce que je connais tout le monde là-bas, et tout le monde aussi m’y connait. Tout Guinéen que je vois, je le traite comme ma fille ou mon frère.
En plus de toutes ces considérations, ma femme est une Guinéenne. Mais je précise que j’ai commencé à aimer les Guinéens bien avant que je ne la connaisse.
Aujourd’hui, nul ne peut occulter la cherté de la vie à laquelle sont confrontés les étudiants étrangers au Ghana. Quels conseils avez-vous à prodiguer aux parents qui souhaitent y envoyer leurs enfants pour les études ?
Ecoutez ! Nul ne peut parler du Ghana sans parler de sa cherté de vie. C’est pourquoi j’ai pensé de créer une succursale à Conakry pour faciliter l’apprentissage de l’anglais sur place. Donc, je conseille aux parents qui n’ont pas suffisamment de moyens d’envoyer leurs enfants à Kaporo ou à Almamya, afin d’apprendre l’anglais comme s’ils étaient au Ghana.
Mais quand on a un peu de moyens, on peut envoyer son enfant au Ghana pour faire un ou deux mois, afin de voir la vie au Ghana et connaitre le milieu anglophone. Sinon, le Guinéen ne doit plus se soucier à envoyer son enfant pour apprendre l’anglais au Ghana.
Aujourd’hui, les enfants peuvent faire six mois en Guinée et trois ou six mois au Ghana. C’est pour dire une fois aux parents que les cours enseignés à Conakry sont les mêmes que ceux dispensés au Ghana.
Enfin, je dirais aux parents qui souhaitent envoyer leurs enfants au Ghana de se préparer conséquemment. Car la vie au Ghana est extrêmement chère, surtout avec les problèmes de logement, de transport et de nourriture. Donc, il vaut mieux se préparer très bien avant d’envoyer des enfants pour des études au Ghana.
Avec la réputation internationale de CELPS dans l’enseignement de la langue de Shakespeare, que comptez-vous faire pour garder ce succès ?
Déjà, avec le succès que le CELPS a connu dans l’enseignement de la langue anglaise, j’ai l’ambition de créer une université moderne de langues. Je vous informe que j’ai acquis un terrain pour bâtir cet édifice. Maintenant, je suis en train de voir comment avoir des fonds pour construire cette grande université moderne de langues unique en son genre, grâce à la méthodologie et des livres qui conviennent aux étudiants étrangers d’apprendre la langue de Shakespeare.
La plupart des enseignants dans nos écoles d’apprentissage de l’anglais sont formés par moi-même. Je dis souvent aux gens que CELPS est comme Koffi Olomidé et les autres artistes congolais. C’est comme le maître et ses élèves. Autrement dit, CELPS est le Quartier Latin en matière d’enseignement de la langue anglaise. C’est pour vous dire que l’ambition de CELPS est d’être reconnue comme une école de langues par excellence.
Par méconnaissance ou par négligence, beaucoup d’étudiants préfèrent aller dans des écoles non accréditées en matière d’apprentissage de l’anglais. Est-ce que CELPS joue le rôle de conseiller dans l’orientation des étudiants étrangers ?
Bien sûr ! Vous savez l’étudiant étranger est un peu bizarre. Quand il reçoit un frère, il lui dit directement vient étudier dans mon école. C’est par finir qu’il apprendra qu’il y a une école qui s’appelle CELPS où il va finalement décider de transférer. Vous savez, la porte d’entrée aux études au Ghana, c’est l’anglais. Donc, si on n’est pas bien formé en anglais pour aller étudier dans les universités, on aura de sérieux problèmes. C’est pourquoi, il faut être bien formé en anglais d’abord avant d’aller étudier dans les grandes universités du Ghana.
Quels conseils avez-vous à donner aux étudiants qui sont déjà ici et ceux qui aspirent à venir étudier au Ghana ?
D’abord, les étudiants qui sont ici au Ghana, je leur dirai que le sérieux doit être leur souci majeur. Quand j’ai ouvert CELPS en 1990, les étudiants qui y venaient étaient très sérieux. En trois mois, ils pouvaient s’exprimer et bien parler l’anglais. Maintenant, c’est le contraire. Vous pouvez voir un francophone ou arabophone au Ghana pendant six mois, il a toujours des problèmes en anglais.
Quand ils viennent ici, au lieu de se faire des amis avec des Ghanéens, ils préfèrent aller dans les milieux francophones qui ne facilitent pas l’apprentissage. Quand ils sont avec leurs amis francophones, c’est le français qu’ils parlent en lieu et place de l’anglais. Il y en a même qui parlent le français ici plus qu’ils ne le font dans leur pays d’origine. Ce qui n’est pas du tout normal.
Quant à ceux qui veulent venir au Ghana, je leur dirais de se préparer financièrement avant de venir étudier ici, car la vie y est en général extrêmement chère. Une fois au Ghana, ils doivent se méfier des camarades qui boivent (alcool, drogue, NDLR) et qui suivent les jeunes filles ou les jeunes garçons à la place des études pour lesquelles leurs parents les ont envoyés ici. Il faut qu’ils sachent d’abord pourquoi ils sont ici. Ils sont là pour les études.
Les parents investissent beaucoup dans leurs études. Donc, il ne faut pas que cet investissement soit vain. C’est autant dire que pour un étudiant, en deux ou trois mois, il peut couramment parler et écrire l’anglais. De nos jours, sans l’anglais, on ne peut pas accéder à un poste de responsabilité.
Connaissez-vous des anciens étudiants de CELPS qui occupent actuellement de grands postes dans l’administration publique et privée ?
Ecoutez ! Le cas de la Guinée dans ce domaine, c’est autre chose. Il n’y a pas cette grande société en Guinée où vous ne pouvez voir deux ou trois produits de CELPS. Depuis la présidence jusque dans les sociétés minières (CBG, Rio Tinto,…) en passant par la Banque centrale, des sociétés de téléphonies mobiles, etc.
La dernière fois, je suis allé à MTN Guinée. Je vous avoue que j’ai été accueilli comme un héros de guerre. Mes anciens étudiants m’ont accueilli comme si le courant électrique venait à 18 heures à Conakry. Quand ils m’ont vu, ils m’ont ovationné comme un héros. Il y a un ancien étudiant du nom de Bouba qui m’a dit : « M. Iddrisu, vous voyez cette explosion de joie ? C’est plus qu’argent, parce que quand nous étions au Ghana, la manière dont vous nous aidiez, c’est ça la récompense. C’est pourquoi nous vous offrons cette réception fabuleuse à l’africaine ». C’est autant vous dire que CELPS est une école de langues de référence Afrique.
Merci Monsieur Dimbie.
C’est moi qui vous remercie d’être venu à Accra au Ghana pour réaliser cette interview.
Interview réalisée à Accra par Boua Kouyaté
Tel : 669 85 20 20/656 85 20 20
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