Ebola en Afrique: L’inquiétude grandit chaque jour

 

 

 

Face à l’épidémie d’Ebola qui continue de se propager en Afrique de l’Ouest, l’inquiétude a commencé à gagner le reste du monde, les autorités britanniques s’alarmant mercredi d’une « menace » pour leur pays tandis que Hong Kong annonçait des mesures de quarantaine.

L’organisation Médecins sans frontières a averti que le virus, qui a fait plus de 670 morts en Afrique de l’Ouest depuis le début de l’année, était « hors de contrôle » et qu’il y avait un « réel risque de voir de nouveaux pays touchés ».

L’Union européenne est équipée pour dépister et traiter les malades contaminés par le virus Ebola, mais la probabilité que l’épidémie, combattue en Afrique de l’Ouest, touche les Etats membres est « infime », a assuré mercredi une source européenne.

« On ne peut écarter la possibilité qu’un cas parvienne en Europe, mais l’Union européenne a les moyens de dépister et de contenir rapidement l’épidémie », a affirmé cette source à Bruxelles.

La maladie touche la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, et a fait un mort au Nigeria, un passager arrivé à Lagos par avion de Monrovia via Lomé, ce qui a conduit deux compagnies aériennes africaines, Arik et ASKY, à interrompre leurs liaisons avec le Liberia et la Sierra Leone.

La situation a conduit l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) à consulter l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au cours d’une téléconférence mardi, sans donner lieu toutefois à la prise de mesures immédiates.

A Londres, où Ebola faisait l’objet dans l’après-midi d’une réunion interministérielle de crise, les autorités ont exprimé leur inquiétude.
« Pour l’instant d’après ce que nous savons, aucun ressortissant britannique n’est infecté et nous sommes assez confiants sur le fait qu’il n’y a pas de cas au Royaume-Uni », a déclaré le chef de la diplomatie Philip Hammond sur la BBC.

Mais le virus « constitue tout de même une menace à laquelle nous devons répondre », a-t-il ajouté.

Des propos qui font écho à ceux du directeur des services de santé publique, Brian McCloskey, qui a qualifié Ebola d' »urgence sanitaire la plus grave » à laquelle est confrontée le Royaume-Uni actuellement.
Une personne dans ce pays, soupçonnée d’avoir contracté la maladie, a subi des tests qui se sont révélés négatifs.

« Nous vivons dans un monde complètement interconnecté où tout ce qui affecte des pays lointains peut avoir des répercussions majeures » ici, a souligné Mark Walport, conseiller scientifique auprès du gouvernement, dans le Daily Telegraph.

Il a toutefois estimé que le risque qu’une personne voyageant en Afrique attrape le virus était « très bas ».
– Mortalité de 25 à 90% –

Les autorités britanniques ont averti les agents de contrôle aux frontières et le personnel des aéroports sur les symptômes de cette maladie, et appelé les médecins à la vigilance, la période d’incubation de la maladie pouvant aller jusqu’à une vingtaine de jours.

Des recommandations d’hygiène sont données aux voyageurs dans la région affectée par Ebola sur le site du Foreign Office, comme le font également plusieurs autres pays européens depuis quelques mois.

A Hong Kong, ville densément peuplée de sept millions d’habitants précédemment affectée par des épidémies comme le SRAS, les autorités sanitaires ont annoncé qu’elles mettraient en quarantaine tout voyageur en provenance de Guinée, Sierra Leone et Liberia ayant des symptômes de fièvre, par mesure de précaution.

Les responsables de la santé hongkongais ont indiqué que des tests menés sur une femme arrivant d’Afrique, souffrant de fièvre et de vomissements, s’étaient révélés négatifs.

La France s’est dite « mobilisée depuis le début de la crise » pour apporter aux pays concernés « un soutien technique et une expertise pour juguler l’épidémie ».

Le ministère français des Affaires étrangères a notamment précisé soutenir « un projet de laboratoire mobile » permettant « un diagnostic au plus près des foyers actifs et dans de bonnes conditions de sécurité ».

La Commission européenne a pour sa part annoncé une aide supplémentaire de deux millions d’euros pour tenter de contenir l’épidémie, portant son assistance à 3,9 millions au total.

Le virus Ebola se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% et il n’existe pas de vaccin homologué.

Il se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés.

Cette épidémie s’est déclarée au début de l’année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone, trois pays voisins qui, au 23 juillet, totalisaient 1. 201 cas, dont 672 mortels, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

 

AFP

 

 

 

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