La pollution: Ce casse-tête chinois qui souille le miracle économique du pays
La Chine, empire du milieu, s’impose aujourd’hui dans l’économique mondiale comme une véritable puissance tirant sa force à la fois de sa forte démographie (1 milliard 390 millions d’habitants), de sa grande réserve en devises et de ses nombreuses industries.
Mais cette immense et extraordinaire prouesse du génie industriel chinois a pour conséquence la pollution. Ce phénomène représente incontestablement le véritable ennemi public numéro un de cette fulgurante ascension économique et industrielle de la deuxième puissance mondiale.
Selon nos informations, grâce à sa politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur instaurée depuis les années 1970, la Chine a connu durant les trente dernières décennies une expansion économique et industrielle jamais réalisée dans le monde. Mais grand à relever, sa capitale Beijing est très touchée par la pollution. Ville aux allures d’une carrière de concassage enveloppée par d’épais nuages de brouillards qui réduisent la visibilité au néant au-delà de 200 à 300 mètres en pleine journée, voitures et toitures de maisons couvertes de poussière, c’est l’image encore ténébreuse de Beijing où se concentrent environ 20 millions d’âmes.
La formation des couches d’argues vertes à la surface des cours d’eau et la canicule très étouffante restent autant d’effets qui frappent tout visiteur qui arrive dans la capitale chinoise. Et cette situation amène certains ouvriers et autres chauffeurs de gros camions à travailler torse nu. Il est même assez fréquent de croiser, dans la circulation, des piétons munis de parasol ou avec des petits éventails pour se ventiler.
Mais pour les dirigeants chinois, la réalité ne doit cependant pas tuer l’espoir de voir la grande Chine relever avec succès cet autre défi comme tous les autres obstacles qui se sont érigés sur son parcours à des moments tumultueux de sa longue et riche histoire.
L’Etat, rassure-t-on, est conscient de cette situation comme en témoignent les mesures urgentes prises pour lutter efficacement contre la pollution et améliorer le cadre de vie de sa population.Parmi ces dispositions, il faut noter l’immense effort d’aménagement d’espaces verts le long des routes, au point que l’on a l’impression que ce sont des forêts classées. Les gratte-ciels ont tendance même à se dissimuler derrière des feuillages par endroits.Autres mesures non des moindres, c’est la réduction à partir de cette année de certaines productions jugées hautement polluantes, notamment l’acier, le ciment et le charbon.
La poursuite de la politique de reboisement à l’échelle de tout le territoire, l’interdiction de la circulation de tous les véhicules considérés comme polluants, la réduction d’enregistrement de nouveaux véhicules, la promotion des engins roulants fonctionnant à l’aide d’énergies renouvelables sont envisagées par le pouvoir central qui a su transformer ses handicaps en réussite. Un exemple de gouvernance et d’expérience que la Chine veut partager avec ses partenaires africains qu’elle invite chaque année, en cascade, à suivre des sessions de formation sur son territoire.
Zézé Zoumanigui
de retour de Chine
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