Affaire BADAM : Les victimes de la faillite ne désarment pas
Les victimes de la banque africaine de développement agricole et minier (BADAM) ont encore une nouvelle fois battu le pavé après deux semaines de suspension dans les rues Kaloum.
La manifestation a démarré par un sit-in devant le siège de la banque en faillite, il y a trois ans huit mois. Jeunes, vieux, femmes et même les handicapés victimes étaient venus réclamer leurs argents.
La déception et l’amertume étaient lisibles sir leurs visages. Après près d’une heure de sit-in devant la Banque, les manifestants décident de se rendre vers la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) pour, disent-ils, se faire entendre.
Pour Lansana Diawara, le président de l’Association des Usagers des Banques (AGUB), il y a deux raisons qui poussent l’Etat à les rembourser. Il explique « Selon la loi bancaire, si une banque est en faillite c’est l’Etat qui doit rembourser l’ensemble des déposants. Raison pour laquelle, il y a le fonds de garantie. Deuxièmement, nous sommes allés en justice et nous avons gagné le procès où l’Etat, le banque centrale de la Badam ont été condamnées ». « Pourquoi ne pas exécuter cette décision de justice ? Alors sommes là, il n’y aura pas d’injures, pas de casse », s’interroge-t-il avant de préciser la nature de leur marche.
Aussitôt la marche a commencé, à quelques mètres seulement de la Badam, elle est stoppée par un cordon sécuritaire érigé par la police et la gendarmerie qui sera détaché après une heure de tractation entre forces de l’ordre et manifestants.
Ils ont pris la direction du palais Sékoutouraya où ils seront à nouveau empêchés d’y accéder. Elhadj Sidiki Doumbouya, handicapé physique, s’indigne de l’attitude du chef de l’Etat qui n’a pas réagt par rapport à cette situation.
« Moi j’étais à la Bicigui où j’ai pris mon argent pour mettre à la Badam car le Président Alpha Condé nous avait rassurés. J’ai 183 millions dans cette banque, aujourd’hui toutes mes activités sont arrêtées et même ma famille s’est dispersée. J’avais quatre femmes deux sont partis et mes enfants font la mendicité. »
Après plusieurs heures devant Sékoutouraya, il fallu l’arrivée du Gouverneur de la ville de Conakry Soriba Sorel Camara pour que la manifestation s’arrête. Ce dernier leur a demandé de rentrer chez eux et leur a promis de donner suite favorable à leur problème.
La Badam doit 46 milliards de francs guinéens à ces victimes.
Lopez Faya Yombouno
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