Ebola : « Il faut agir pour prévenir une faillite régionale », alertent de hauts responsables de l’ONU

Tournées de haut niveau dans les pays touchés et au Ghana pour faire le point sur l’effet dévastateur de la maladie auprès des populations vulnérables.

Il faut empêcher la crise sanitaire Ebola, qui a fait des milliers de victimes, de se transformer en une crise socio-économique dévastatrice, a déclaré un responsable du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en tournée de 10 jours dans les pays les plus touchés, à savoir la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. 

« Cette crise sanitaire dévastatrice détruit des vies et des communautés. Elle porte également atteinte aux économies nationales, en anéantissant les sources de revenus et les services sociaux de base, et pourrait annihiler les années d’efforts qui ont permis de stabiliser l’Afrique de l’Ouest », a notamment déclaré Magdy Martínez-Solimán, Sous-secrétaire général et Directeur du Bureau des politiques et d’appui aux programmes du PNUD. 

« Dans le cadre de notre effort commun pour vaincre l’épidémie, nous devons veiller à ce que ces pays continuent de fonctionner et se remettent rapidement en marche », a-t-il ajouté. La Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, déjà marqués par des niveaux de développement humain des plus faibles, et à peine sortis de plusieurs années de guerre civile et d’instabilité politique, avaient commencé à enregistrer des progrès encourageants. 

La tournée inclut des visites dans les centres de traitement de la fièvre Ebola et les sites de projets du PNUD, mais aussi des rencontres avec les autorités gouvernementales et les autres agences et institutions impliquées dans la lutte contre la propagation de la maladie. M. Martínez-Solimán est accompagné de Ruby Sandhu-Rojon, Directrice adjointe du Bureau régional du PNUD pour l’Afrique. 

Fin septembre, les Nations Unies ont renforcé leurs efforts de lutte contre l’épidémie, avec la création de l’UNMEER (Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola), une structure unique chargée de contenir la maladie et d’en empêcher la propagation à d’autres pays, mais aussi de traiter et de prendre en charge les personnes infectées. 

M. Martínez-Solimán et Mme Sandhu-Rojon auront également des discussions avec Anthony Banbury, Représentant spécial et directeur de l’UNMEER. La crise de la fièvre Ebola menace désormais de ramener les pays les plus touchés plusieurs années en arrière. La Guinée, la Sierra Leone et le Libéria ont perdu deux à trois points de pourcentage de croissance du PIB. Au total, la perte devrait se chiffrer à plus de 13 milliards de dollars, notamment à cause des pertes de sources de revenus et de salaires et de la baisse de productivité.  

L’épidémie affecte aussi les services sociaux de la région. En Guinée, écoles primaires et secondaires et universités ont fermé. Au Libéria, la couverture vaccinale a baissé de 50 pour cent au cours des premiers mois de l’épidémie. 

La sécurité alimentaire est également affectée, avec moins de bras disponibles pour les tâches de culture et de récolte. Cette situation a entraîné une hausse d’au moins 30 pour cent du prix du riz en Sierra Leone, tandis qu’en Guinée, la production rizicole nationale a déjà chuté de 10 pour cent. 

Le PNUD axe ses efforts sur le relèvement rapide, et vise à contenir la maladie ainsi qu’à sécuriser les dividendes de la paix et les acquis du développement. Il recentre sa politique dans les trois pays les plus touchés autour de la crise, avec le déploiement de 47 agents supplémentaires et une étroite collaboration avec les gouvernements pour renforcer leur résilience face à la crise. 

La mission du PNUD se divise en trois volets : renforcer l’information et la participation communautaire, améliorer l’accès aux services sociaux de base, effectuer des analyses d’impact et élaborer des plans de relèvement, mais aussi former les forces de police et de sécurité en vue d’éviter la propagation de la maladie. Par ailleurs, le PNUD collabore avec des partenaires au plus haut niveau pour négocier l’accès humanitaire et mobiliser l’attention et les ressources autour de la crise. 

Ce 9 octobre, Abdoulaye Mar Dièye, Sous-secrétaire général de l’ONU et Directeur du Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, entamera une autre visite de haut niveau au Ghana, où il rencontrera Tony Banbury pour discuter de la coordination des activités du PNUD avec celles de l’UNMEER. 

 

Le 14 octobre, MM. Dièye et Martínez-Solimán et Mme Sandhu-Rojon ponctueront leur tournée par une réunion avec les directeurs d’agences régionales de l’ONU à Dakar dans le but de stimuler la réponse de l’organisation sur le terrain.

 

Source: Pnud

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