Ebola à New York : deux enfants noirs agressés à l’école

Deux enfants se sont fait agresser au sein même de leur école de New York par une dizaine de leurs camarades. Leur tort ? Ils sont arrivés du Sénégal il y a près d’un mois alors qu’aux Etats-Unis la psychose Ebola bat son plein.

La psychose autour du virus Ebola se répand aux Etats-Unis. Deux frères sénégalais qui ont récemment immigré à New York, dans le quartier du Bronx, ont été agressés à l’école par une dizaine camarades vendredi 24 octobre. Surnommés « Ebola », cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’Amadou, 11 ans et Papi, 13 ans, étaient harcelés par des élèves de leur établissement.

Cette fois-ci, la violence est montée d’un cran alors que le plus jeune a simplement éternué dans la cantine. Pour leur père, installé dans le quartier depuis 25 ans, c’est une honte. « Papi m’a dit qu’il voulait retourner en Afrique. Je lui ai demandé « Pourquoi ? » Il m’a répondu : les autres enfants m’appellent Ebola, ils ne veulent même pas connaître mon prénom ».

La colère  du père

Ousmane Dramé a préféré  retirer ses garçons de l’école jugeant les mesures prises par le personnel scolaire insuffisantes. Lorsqu’il est arrivé pour les chercher, Amadou était à terre, frappé par d’autres enfants. L’Association des Sénégalais d’Amérique et le Conseil Consultatif Africain réclament des sanctions exemplaires contre les auteurs de ces violences. Charles Cooper, leader de la communauté africaine de New York, appelle à une forte mobilisation pour mettre fin à cette stigmatisation.

« Nous avons besoin de mettre en place un programme de prévention dans les établissements scolaires pour éduquer les enfants et les parents. Car ces enfants ne font évidemment que répéter ce qu’ils entendent à la maison. Nous n’avons pas besoin de crimes haineux au sein de notre communauté ».

Le département new-yorkais d’éducation s’est dit préoccupé par l’affaire qu’il prend au sérieux. Une enquête a été lancée  pour déterminer les circonstances de ce passage à tabac.

Psychose nationale
Cette peur de l’épidémie gagne l’ensemble des Etats-Unis.  La semaine dernière, une institutrice d’une école élémentaire du Maine a été placée en congé forcé pendant trois semaines après avoir assisté à une conférence à Dallas, au Texas. C’est dans cette ville qu’un patient atteint du virus est décédé le 8 octobre.

Le président Barack Obama a demandé samedi 25 octobre aux Américains de ne pas « céder à l’hystérie ou à la peur » face au virus.

 

 

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