Tensions au Burkina: les manifestants saccagent l’Assemblée nationale
Plus d’un millier de manifestants ont réussi à pénétrer jeudi dans l’Assemblée nationale burkinabè à Ouagadougou et l’ont en partie saccagée, alors que les députés devaient voter dans la matinée une révision constitutionnelle controversée, a constaté l’AFP.
Un correspondant de AFP a compté 18 voitures brûlées dans la cour et à l’extérieur du bâtiment, qui a été méthodiquement mis à sac, chaque bureau ayant été visité. Le matériel informatique a été pillé et des documents en papier incendiés.
L’Assemblée nationale burkinabè est actuellement enveloppée de fumée noire, provenant des véhicules brûlés, alors qu’un hélicoptère survole les lieux, a constaté ce correspondant.
Mamadou Kadré, un député de l’opposition présent au Parlement à l’arrivée des protestataires, a affirmé à l’AFP que ses collègues de la majorité ont été exfiltrés, sans précision quant au moment ni au lieu de leur exfiltration.
Les forces de l’ordre, qui avaient commencé par tirer des gaz lacrymogène sur les manifestants, ont ensuite battu en retraite.
Un premier groupe de quelques centaines de protestataires avait réussi à forcer une première barrière pour arriver à 50 mètres du Parlement. Un second groupe, plus important, d’environ mille personnes, a percé un second barrage.
Ces manifestants, des jeunes extrêmement remontés, criaient à tue-tête « Libérez Kosyam », le nom du palais présidentiel, d’après le correspondant de l’AFP.
L’Assemblée nationale devait examiner jeudi un projet de loi visant à réviser la Constitution pour permettre au président Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.
L’opposition avait appelé depuis des jours à « marcher sur l’Assemblée » pour empêcher la tenue du vote.
Afp