États-Unis : encore un homme noir non armé abattu par un policier blanc
Alors que des milliers de personnes manifestaient à nouveau, jeudi, à New York, pour dénoncer les violences policières racistes et impunies qui ravivent les tensions raciales aux États-Unis, un policier blanc a abattu un homme noir non armé en Arizona.
Un de plus… Jeudi 4 décembre, un homme noir non armé de 34 ans a été tué par un policier blanc en Arizona. La police de Phoenix a indiqué que l’homme avait été interpellé alors qu’il était soupçonné de vendre de la drogue. Il a tenté de s’échapper et a refusé d’obéir « à plusieurs ordres » du policier, âgé de 30 ans et qui avait sept ans d’expérience.
« Une lutte » a eu lieu entre les deux hommes tandis que l’agent tentait de l’arrêter. Alors que le suspect avait mis sa main dans sa poche, le policier tenait sa main et a lui ordonné de ne pas bouger. C’est alors qu’il a « cru sentir la crosse d’un revolver » et « a tiré deux fois dans le torse » de la victime.
Version contestée
L’homme a été déclaré mort sur place peu après l’arrivée des pompiers et de renforts policiers. Sa poche contenait en réalité une boîte de pilules d’oxycodone, un analgésique puissant et addictif, parfois consommé comme drogue récréative. Une avocate représentant la famille de la victime a déclaré qu’il y avait « plusieurs témoins qui contestent la version des policiers ». « Il n’avait pas d’arme et ne menaçait personne. Nous envisageons toutes les suites possibles au regard de la loi », a-t-elle ajouté.
L’incident s’est produit alors que l’Amérique est traumatisée par une série de meurtres de personnes noires commis par des policiers blancs : deux hommes noirs sans armes, l’un à Ferguson, dans le Missouri, et l’autre à New York ; mais aussi un enfant noir de douze ans muni d’une arme factice à Cleveland, le 22 novembre.
Rapport accablant sur l’affaire de Cleveland
Jeudi soir, des milliers de New-Yorkais se sont rassemblés pour la deuxième nuit consécutive. Ils se sont rendus dans le square Foley, dans le sud de Manhattan, près de la mairie et du quartier général de la police new-yorkaise, brandissant des pancartes avec des inscriptions « La vie des noirs compte », « Le racisme tue », ou encore « Ferguson est partout ».
En outre, le ministre de la Justice Eric Holder, lui-même une personnalité de la communauté africaine-américaine, a présenté les conclusions d’une enquête accablante pour la police dans l’affaire de Cleveland, dans l’Ohio. La police de Cleveland a fait un usage « excessif » de la force par le passé, a affirmé Eric Holder. Le garçon de douze ans a été abattu alors qu’il manipulait une arme factice dans une aire de jeux. Dans une vidéo compromettante, le policier dégaine son arme quelques secondes seulement après être sorti de sa voiture, et tire. Aurait-il eu le même geste face à un petit garçon blanc ?
Avec AFP