Guinée: « Tout sauf Alpha Condé » à la présidentielle, réclame l’opposition
Plusieurs milliers de partisans de l’opposition guinéenne se sont rassemblés jeudi à Conakry, la capitale, pour réclamer « tout sauf Alpha » Condé à l’élection présidentielle prévue avant la fin de l’année, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Rassemblés dans un stade de Conakry, les manifestants scandaient « Alpha, zéro, Alpha Ebola » et brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Alpha = injustice », « Alpha n’est pas l’homme de la situation », « Tout sauf Alpha en 2015 », « Mobilisation totale pour chasser Alpha en 2015 ».
Le porte-parole de l’opposition Aboubacar Sylla, président de l’Union des forces du changement (UFC), les a exhortés à intensifier leur mobilisation pour exiger notamment « la réforme de la Commission électorale indépendante (Ceni) afin d’obtenir une parité entre pouvoir et opposition », ainsi que l’organisation des scrutins locaux « avant l’élection présidentielle théoriquement prévue en octobre prochain ».
« Ce régime que tout le monde rejette aujourd’hui en Guinée, veut se succéder à lui-même, est-ce possible? », a-t-il lancé, ce à quoi la foule a répondu « Non et non! ».
Pour le chef de file de l’opposition, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, de de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), « Alpha Condé doit partir en 2015 et pour la paix sociale dans ce pays, nous lui suggérons d’organiser des élections libres et transparentes ».
« Alpha Condé viole à longueur de journée les droit de nos concitoyens, les droits de l’homme tout court dans ce pays, il viole la constitution, il est aujourd’hui le mal guinéen », a affirmé M. Diallo en présence des principaux dirigeants de l’opposition, dont l’ex-Premier ministre Sidya Touré, de l’Union des forces républicaines (UFR).
« Ici, il y a deux virus qui rongent la Guinée, la fièvre hémorragique à virus Ebola et le président Alpha Condé », a renchéri Alpha Ibrahima Sila Bah, leader du Parti guinéen pour la renaissance et le progrès (PGRP).
Les manifestants se sont dispersés dans le calme sous la surveillance d’un important dispositif de sécurité déployé dans plusieurs quartiers de la capitale.
Des heurts avaient éclaté lors de la précédente manifestation de l’opposition le 7 janvier, faisant une dizaine de blessés, y compris par balle, dont plusieurs gendarmes et des civils.
M. Condé, un ancien opposant qui a connu la prison, est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, indépendante depuis 1958, dirigée jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires.
Avec Afp