Procès Simone Gbagbo : « Je ne sais pas ce qu’on me reproche »

L’ex-Première dame ivoirienne, accusée d’atteinte à la sûreté de l’État, a clamé son innocence lundi devant la Cour d’assises d’Abidjan.

Elle a aussi réaffirmé que son mari Laurent Gbagbo avait gagné la présidentielle de décembre 2010 et a taclé la France de Nicolas Sarkozy. 

« Simone » ne s’était plus exprimée en public depuis son arrestation en avril 2011. Lundi 23 février, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo, poursuivie pour atteinte à la sureté de l’État, a nié en bloc les faits dont elle est accusée. « À l’heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu’on me reproche », a-t-elle déclaré à la barre. « Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010 », a-t-elle également lancé, contestant une nouvelle fois la victoire de l’actuel chef de l’État Alassane Ouattara.

Très incisive, Simone Gbagbo, surnommée la « Dame de fer ivoirienne », a tiré à boulets rouges sur la France, dont l’armée s’en était prise aux forces loyales à Laurent Gbagbo, permettant qu’il soit renversé par des troupes favorables à l’actuel président. « De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il ? », s’est interrogée l’ex-Première dame, 65 ans, qui a dénoncé l’ingérence des autorités françaises, dont l’armée a selon elle bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu’aucune résolution de l’ONU ne lui donnait ce pouvoir. « C’est à croire que l’objectif était l’élimination physique du président élu Laurent Gbagbo », a-t-elle soupiré. 

Elle affirme avoir été violemment battue

« Les troupes rebelles de M. Soro [Guillaume, l’actuel président de l’Assemblée nationale] et d’ADO [Alassane Dramane Ouattara], appuyées par l’ONU et les forces françaises, ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l’État », a encore affirmé l’ex-Première dame. 

Simone Gbagbo a rejeté le résultat de la commission électorale organisatrice du scrutin, reconnu par la communauté internationale, qui avait donné Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle de décembre 2010. Le Conseil constitutionnel ivoirien avait à l’inverse consacré son mari. « Comment puis-je être poursuivie sur la base d’une décision politique ? Alors que j’ai respecté la décision du Conseil constitutionnel ? », s’est-elle interrogée, indiquant avoir été battue avec une violence inouïe durant son arrestation. 

Simone Gbagbo est la tête d’affiche et la dernière accusée entendue dans un procès-fleuve pour atteinte à la sûreté de l’État durant les violences postélectorales en Côte d’Ivoire, qui avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois, entre fin 2010 et le printemps 2011.

 

 

(Avec AFP)

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