Burundi: menace de grève générale contre « la vie chère »
Un collectif contre « la vie chère » au Burundi a menacé mardi d’une grève générale jeudi, malgré un appel du président burundais Pierre Nkurunziza d’y « sursoir » en attendant que le gouvernement trouve des réponses à leurs exigences.
Cette menace de grève, motivée par la hausse des prix de l’essence et une nouvelle taxe sur les appels téléphoniques, intervient dans un climat déjà tendu dans le petit pays d’Afrique des Grands Lacs à l’approche d’élections générales (législatives et communales en mai, présidentielle en juin).
Le porte-parole du gouvernement, Léonidas Hatungimana, a assuré que M. Nkurunziza avait bien vu les revendications du collectif — baisse du prix de l’essence, renoncement à la nouvelle taxe sur les communications — et que des « membres du gouvernement » travaillaient à des solutions.
Il a ajouté que le chef de l’Etat appelait ses membres à « sursoir à ce mouvement de grève et à participer ensemble à la recherche d’une solution pour tous ». Mais le collectif, qui a déjà écrit deux fois au chef de l’Etat, a regretté une réponse « tardive et insuffisante ».
« Nous avons posé des questions claires et donc nous demandons des réponses tout aussi claires. En tout cas, nous appelons, nous demandons à la population burundaise de répondre massivement à cet appel à la grève générale à partir de jeudi », a lancé Gabriel Rufyiri, l’un des leaders du collectif.
Le collectif regroupait à l’origine plus de 400 ONG. Mais ce mardi, près d’un millier de nouvelles organisations regroupant notamment des jeunes, des femmes et le syndicat des travailleurs du transport, qui compte dans ses rangs plus de 46.000 taxis-vélos et taxis-motos, ont appelé leurs membres « à répondre massivement à cet appel ».
« Nous craignons une grande mobilisation jeudi, surtout ici dans la capitale où nous nous rendons compte qu’il y a une sorte de ras-le-bol généralisé dû à la vie chère, au chômage, au manque de perspectives, malgré les efforts du gouvernement pour changer les choses », a commenté à l’AFP un cadre du parti présidentiel, sous couvert d’anonymat.
Cette menace de grève générale porte un nouveau coup au président Nkurunziza, soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat en juin mais confronté à une opposition de plus en plus forte, y compris au sein du parti au pouvoir, le Cndd-FDD.