Manifestations : le gouverneur de Conakry menace, l’opposition se terre et les forces de l’ordre aux aguets…
La marche programmée de l’opposition pour ce lundi a été non autorisée par les autorités, notamment le gouverneur de la ville de Conakry qui a pris « à témoin la communauté nationale et internationale sur cette forme de défiance de l’autorité de l’Etat de la part des élus du peuple en leur qualité de députés ».
Pour Soriba Sorel Camara, c’est une violation flagrante des dispositions de la constitution et des lois. Une situation qui prendrait « des proportions inquiétantes ».
Il trouve anormal que ceux qui (les leaders de l’opposition, Ndlr) qui ont « l’obligation légale d’assurer l’éducation civique et politique de la population invite cette même population à la désobéissance civile ». Car selon lui, si l’article 10 de la constitution consacre à tous les citoyens le droit de manifester, les articles 106 et 107 imposent à tous le respect des préalables et responsabilités liés à l’organisation de toute manifestation. A cause que l’opposition n’a pu adresser une lettre d’information aux autorités relative à l’organisation de ses manifestations, jugeant celles-ci illégales et illégitimes.
Pour contrer la détermination de l’opposition de descendre, le gouverneur Soriba Sorel a promis d’user du « devoir régalien d’assurer aux populations la sécurité, la paix et de contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie ». Et dans le strict respect des lois et de dignité humaine, jure-t-il. Pour joindre l’acte à la parole, les forces de l’ordre ont quadrillé ce lundi tous les points stratégiques de la capitale, empêchant même les leaders de l’opposition de sortir de chez eux.
Alphonse Léno