Elections en Guinée: Conakry brûle de manifs, la CENI toujours déterminée s’active sur le terrain…
Ce jeudi encore la journée de manifestations appelée par l’opposition a eu lieu. Non autorisé par l’Etat, ce nouvel appel à manifestations dans la capitale guinéenne a enregistré des échauffourées dans plusieurs quartiers de Ratoma, la commune où se concentre l’essentiel des militants de l’opposition, notamment de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo.
Le gouvernement qui suit de près cette situation reconnait que « quelques regroupements sont signalés » et « ont permis à certains manifestants de s’adonner à de nouveaux actes d’incivisme, dégradant ainsi la chaussée et mettant en péril la vie de nos concitoyens ».
Dans la haute banlieue, à Sonfonia et Cimenterie, la tension était vive, mettant en face des jeunes surexcités contre les forces de l’ordre. De source policière et hospitalière citée par le gouvernement parle de quatre (4) blessés dont deux (2) par balle ainsi que deux (2) arrestations.
Sur l’axe Hamdallaye-Enco5, en passant par Bambéto et Cosa, des véhicules ont été contraints de rebrousser chemin, car des jeunes ont bloqué le passage à l’aide de cailloux et de troncs d’arbre. Des échauffourées ont eu lieu avec les forces de l’ordre qui tentent de normaliser la circulation.
Dans la commune de Dixinn, la circulation est moins dense que d’habitude, mais les écoles sont restées ouvertes. Alors qu’à Kaloum, l’Administration fonctionne parfaitement, avec la présence remarquée des forces de l’ordre à tous les différents carrefours.
Dans la matinée, la circulation a été momentanément perturbée à Bonfi. Les jeunes manifestants ont brulé des pneus et barricadés la route. Mais les agents de la gendarmerie sont arrivés sur les lieux pour libérer le passage.
Tandis que le grand marché de Madina était en grande partie fermé « à part quelques étalagistes ». Des dispositifs de sécurité sont mis en place autour des différents carrefours pour permettre à la population de vaquer à ses occupations, avance le porte-parole du gouvernement.
Dans ce climat de crispation politique que la CENI, l’instance organisatrice des élections, de qui la crise est partie sur le respect du chronogramme, s’est fendue d’un communiqué pour informer « tous les citoyens du démarrage de la révision exceptionnelle des listes électorales sur toute l’étendue du Territoire national ».
Ce qui, aux yeux de l’opinion, prouve sa détermination à organiser vaille que vaille les élections selon son calendrier. Même aux prix des vies humaines et des dégâts que les manifestations de l’opposition enregistrent.
Il n’empêche ! Cette opération débutera pour les Guinéens de l’étranger le 10 mai 2015 et se poursuivra jusqu’au 10 juin 2015 inclusivement, sous la supervision des Commissions Electorales d’Ambassades Indépendantes (CEAMI), insiste le communiqué signé de Bakary Fofana, le président de la CENI.
Il a d’ailleurs exhorté « tous les citoyens en âge de voter, non-inscrits sur la liste électorale de leur ressort, à se faire enrôler au niveau de la CARLE de leur localité de résidence ». Qui dit mieux ?
Alphonse Léno