Rencontre Alpha-Cellou : le parti du chef de file de l’opposition dénonce la cruauté de la répression de ses militants et exige réparation
Le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a été reçu mercredi 20 mai 2015 par le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, ‘’ à la convenance’’ de celui-ci après le rendez-vous manqué du 8 mai.
Les deux hommes ont échangé sur des questions d’intérêt national, notamment sur le calendrier électoral rendu public le 10 mars dernier par la CENI et devenu, depuis, la pomme de discorde.
Après cette rencontre, le parti du chef de file de l’opposition a fait une déclaration pour donner des précisions sur certains faits. Il a d’abord rappelé au président Alpha Condé que « c’est en raison de la cruauté de la répression infligée aux militants et la séquestration des leaders de l’opposition et leurs familles qu’il avait demandé le report de la rencontre du 8 mai dernier ».
Ensuite, Cellou a porté à la connaissance du chef de l’État que « la répression de cette journée s’est soldée par un mort, une femme violée, de nombreux blessés, plusieurs arrestations arbitraires et d’énormes dégâts matériels ».
Aussi, il axé son intervention sur le fait que le calendrier des élections publié a été établi en violation de textes législatifs majeurs. « La Constitution, le code électoral, le code des collectivités, le protocole A/SP1/12/01 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, ainsi que les accords politiques de Juillet 2013 et de Juillet 2014 » ont été violés.
Il a souligné que si la Constitution guinéenne reconnaît à la CENI le droit d’organiser et de superviser les élections, elle ne lui donne aucun pouvoir de proroger le mandat d’un élu local ou national, encore moins d’inverser l’ordre des élections tel qu’il découle de la Constitution et des lois.
A ce sujet, le Chef de file de l’Opposition a estimé qu’à défaut de pouvoir respecter rigoureusement la législation électorale pour des raisons techniques, financières ou autres, la CENI aurait dû poser le problème au gouvernement et à la classe politique afin de définir, de commun accord, les voies et moyens qui permettent de concilier les contraintes de la CENI et la nécessité de se conformer à la loi.
Cellou Dalein Diallo estime que le chef de l’État, garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, doit rappeler la CENI à l’ordre pour qu’elle respecte les dispositions constitutionnelles et légales.
Une mission du Bureau d’assistance électorale de l’ONU qui a récemment séjourné dans notre pays aurait déposé un rapport qui indique qu’il est bien possible d’organiser les élections communales avant la présidentielle et que les activités liées à l’organisation de ces élections étaient exécutées ou très avancées avant leur suspension annoncée le 10 mars 2015.
« Le chef de file de l’opposition a recommandé au chef de l’État de faire suspendre le calendrier électoral, tout au moins en ce qui concerne les élections communales pour permettre l’ouverture d’un dialogue responsable susceptible de permettre de sortir notre pays de la crise et d’aller à des consultations électorales inclusives et paisibles », selon la déclaration du parti.
Alpha Condé a « pris note » des avis et recommandations de Cellou et promet de prendre une décision.
Lisa Bangoura