Le ministère des Guinéens délégués à l’Etranger et l’OIM sensibilisent sur les conséquences de l’immigration clandestine
Une conférence-débat organisée par ministère des Guinéens de l’Etranger à travers la Direction des affaires sociales et culturelles et l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) a eu lieu vendredi dernier à l’Université Koffi Annan sous le thème: « L’immigration clandestine et ses conséquences ».
« L’objectif de cette journée d’information est double. D’une part, il s’agit de présenter le projet d’assistance au retour volontaire et à la réintégration des personnes déboutées du droit d’asile en Suisse. Et d’autre part, la journée vise à sensibiliser le jeune public sur les risques de l’immigration clandestine en Occident ou ailleurs », lit-on dans le communiqué de presse de l’OIM.
L’OIM rappelle également que le « programme d’assistance au retour volontaire et à la réintégration est financé par le gouvernement suisse à travers le Secrétariat d’Etat à la Migration ». L’objectif de ce programme est d’encourager le retour volontaire et durable des Guinéens relevant du domaine de l’asile en Suisse et à favoriser leur intégration au pays d’origine, martèle-t-on.
Pour cela, l’OIM offre des prestations dont entre autres la préparation au retour, le voyage, l’assistance à l’arrivée, l’aide à la réinstallation, la formation à l’esprit d’entreprise et le financement d’un projet de réintégration.
De 2005 au mois de mai 2015, ils sont près de 300 qui sont revenus de la Suisse et assistés par l’OIM-Guinée avec l’appui du gouvernement suisse, rapporte-t-on du côté de l’OIM.
Dr Lamine Kaba, chef de département médecine de l’OIM-Guinée, a reconnu le fait que « depuis quelques années, la Guinée fait face à un accroissement massif de flux migratoires irréguliers de personnes dont les conséquences négatives affectent toutes les parties, à la fois les migrants eux-mêmes, leurs pays d’origine, les pays de destination et les pays de transit ».
Le Dr Kaba dira qu’au cours de la seule année 2014, 5000 migrants ont péri en mer, dans les déserts éloignés ou dans les montagnes difficiles d’accès. Avant de terminer, il a remercié le gouvernement suisse pour son soutien aux différents programmes en Guinée.
Par ailleurs, le ministre délégué des Guinéens de l’Etranger, BantamaSow, a déclaré que l’immigration a pris une nouvelle forme dans notre pays voire dans le continent africain. Poussés par un « sentiment de désespoir », les candidats à l’immigration clandestine vont à la recherche d’une vie meilleure. M. Bantama, dans son intervention, a rappelé à ces candidats qui font « un saut dans le vide » les risques liés de l’immigration clandestine. Il a parlé entre autres des risques d’emprisonnement, l’expulsion, les problèmes de papiers, l’emploi , le trafic de drogue, le vol, etc.
L’ancien ministre de la Jeunesse a dit que son département envisage de mettre en place des mesures importantes pour lutter contre le phénomène de l’immigration clandestine. Parmi elles, on notre un programme de sensibilisation, la relance du programme de rapatriement volontaire, la mise en place d’un fonds d’accueil et de réinsertion, le déclenchement d’une lutte farouche contre les passeurs et le transport des candidats à l’immigration et enfin une synergie d’actions pour le combat contre l’immigration clandestine. Car, comme on le dit, l’immigration clandestine est un saut dans le vide.
De son côté, le ministre de la coopération Internationale qualifie l’immigration de « honte » et de résultat d’une « instabilité ». Pour lui, les candidats à l’immigration se lancent vers une « destination inconnue pour un avenir incertain ».
L’un des conférenciers autour de l’immigration clandestine, Mohamed Camara, juriste, a d’abord défini le phénomène de l’immigration comme étant le déplacement des personnes d’un lieu à un autre sans respecter les procédures légales. M. Camara est ensuite revenu sur les causes de l’immigration qui sont la recherche de l’eldorado, la mauvaise gouvernance, etc.
La lutte contre l’immigration passe, selon Mohamed Camara, par la création d’emplois et la formation des jeunes. Il faut, rappelle-t-il, que les Guinéens se saisissent de leurs forces pour contrer leurs faiblesses.
Pour Dr Maramany Cissé, ministre conseiller à la présidence chargé de la réforme des forces de défense et de sécurité, l’un des défis du 21e siècle est bien l’immigration irrégulière et clandestine.
Pour Ousmane Kaba, fondateur de l’Université Koffi Annan, le désespoir et le rêve accouchent d’une immigration.
Bah Oumou
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