Décision liberticide: la HAC qui s’est rabougrie se rétracte honteusement

Après sa décision liberticide décriée, la haute autorité de la communication (HAC) en Guinée s’est rabougrie. La vague de protestations lui a perdre ses plumes fantoches. 

Coincés au mur de la honte, la HAC et ses commissaires étaient ce lundi 8 juin face aux professionnels des médias pour une « concertation »  autour des débats nés de sa volonté manifeste d’astreindre les médias guinéens à des obligations liberticides.

La causerie s’est passée en présence du ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques, Khalifa Gassama Diaby qui n’a manqué de savonné l’institution de régulation des médias.

La présidente de la HAC, absente, s’est fait représenter par Alpha Kabinet Keita qui dit que cette concertation « n’a pas pour but de revenir sur la décision déjà prise », mais d’éclairer les « points qui portent à confusion dans la décision ».

Propos qui créent de l’indignation dans la salle, mais aussitôt rectifiés par le commissaire Joachim Baba Millimono, qui précise que la décision prise par la HAC « ne constitue nullement une restriction ou un musèlement de la presse ». D’où l’excuse que l’institution a faite pour « une question de clarification ».

L’un des présidents d’associations de presse, Amadou Camara, outré, s’est dit traumatisé et surpris quand il a lu pour la première cette décision de la HAC.

« Elle est venue dans le but de museler entièrement la presse », martèle-t-il.

« Lorsqu’il y a un problème au niveau de la jouissance des libertés, la solution n’est pas de restreindre la liberté. La solution est essayer d’apporter des éléments qui permettent à cette liberté de demeurer pleinement et entière », enseigne le ministre des Droits de l’homme aux commissaires de la HAC.

Il a dénoncé un certain nombre d’éléments dans la décision de la HAC qui ne participent pas à favoriser la pleine expression de la liberté des médias et de la presse.

« Si nous voulons une solution durable, c’est de chercher des solutions qui soient conformes aux principes constitutionnels et à la loi », lance-t-il.

Le ministre Gassama qui veut que la Guinée sorte de « cette polémique », reconnait cependant certains dérapages des médias guinéens. De cette réalité factuelle,  la HAC a la légitimité de se préoccuper. Mais dans les règles qui ne bâillonnent pas presse. « C’est un combat perdu d’avance de vouloir des journalistes neutres et indépendants », avertit-il.

 

Zézé Zoumanigui

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