Réunion sur Ebola : ce que l’UA a décidé pour la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia

Les dirigeants de l’Union africaine (UA) sont réunis à Malabo, en Guinée-Equatoriale, pour réfléchir sur les moyens urgents qui permettent de faire face à la crise sanitaire relative à Ebola qui secoue la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia dont les économies sont durement impactées.

Décision cruciale, ils ont appelé à libérer ces trois pays affectés de l’Afrique de l’ouest du fardeau de leurs dettes extérieures évaluées à 3,1 milliards de dollars en 2013.

Les discussions ont porté également sur l’opérationnalisation du projet de création d’un centre de prévention et de contrôle des maladies en Afrique. Sans oublier les différentes formes d’assistance économique que la communauté internationale et les pays africains peuvent apporter à la Guinée, au Liberia et à la Sierra Leone pour aider à la reprise et à la reconstruction post-épidémie Ebola.

Il s’agirait de témoigner une solidarité encore plus agissante à l’égard des trois pays en crise afin de les aider à se relever du marasme socioéconomique causé par l’épidémie.

Les estimations officielles indiquent la croissance économique initialement projetée à 4,5% s’est contractée à 1,1% en 2014 et les autorités de Conakry s’attendent à une croissance nulle en 2015.

C’est la résultante des effets combinés d’Ebola et de la chute des cours des matières premières agricoles et minières dont ce pays est pourvoyeur.

Pareil pour la Sierra Leone qui table pour sa part sur un fléchissement de 23% de sa croissance, qui s’était pourtant positionnée ces dernières années comme l’une des plus vigoureuses du continent, après avoir atteint 20,1% en 2013 et 15,2% l’année précédente.

Au Liberia, la tendance n’est guère non plus meilleure, les analyses du département des affaires économiques de la Commission de l’UA faisant état d’une croissance de 1,8% en 2014 contre 8,7% l’année d’avant prévoient que « cet impact négatif se poursuivra dans le moyen terme ».

« Je soutiens l’annulation de la dette des trois pays », insiste donc Abdalla Hamdok, le secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Ce qui s’annonce comme un appui fort aux trois pays qui se sont dotés de plans de redynamisation socioéconomique portant un relèvement de leurs systèmes sanitaires fragiles pour juguler les situations d’urgence comme la menace Ebola.

Au Liberia, les besoins de financement sont chiffrés à 306 millions de dollars pour le moyen terme et 2,3 milliards de dollars pour le long terme.

Tandis que pour les trois années à venir, la Sierra Leone, elle, envisage de mobiliser un total de 801,3 millions de dollars dont 377,1 millions de dollars pour la résilience zéro à Ebola.

De son côté, la Guinée déclare un budget d’investissement de 1,765 milliard de dollars, avec 63% consacré à la santé, la nutrition, l’eau, l’assainissement et l’hygiène.

Selon l’UA, des promesses de 5,2 milliards de dollars ont été annoncées pour venir en aide à ces pays. Une levée de fonds est programmée lors de cette conférence de Malabo.

« Au-delà d’une simple volonté étatique basée sur des documents de travail, il est important que cette conférence puisse se traduire par un engagement réel pris par les pays à travers leurs différentes actions développées sur le terrain », a souligné le ministre équato-guinéen des Affaires étrangères et de la Coopération, Agapito Mba Mokuy.

 

Amara Camara

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