Production et consommation de drogues: L’Afrique de l’Ouest, une zone propice (Rapport)
L’Afrique de l’Ouest est-elle devenue une zone de prédilection pour les spécialistes du trafic de drogues? Une mission de la Commission Ouest-Africaine sur les Drogues (WACD) conduite par le Dr Idrissa Ba du Sénégal et Christine Kafando du Burkina Faso qui a séjourné en Guinée du 5 au 6 août 2015 confirme bien cette hypothèse.
Il était question pour la délégation de partager avec des représentants de l’Etat, des journalistes et des acteurs de la société civile sur les conclusions d’un rapport intitulé « Pas seulement une zone de transit-Drogues, Etat et Société en Afrique de l’Ouest ».
Au cours d’une conférence de presse, le chef de la mission a souligné que le trafic, la consommation et la production de drogues en Afrique de l’Ouest est un phénomène qui nuit la société. « Le trafic, la consommation et la production de drogues en Guinée et au-delà peuvent mettre en danger les institutions, menacent la santé publique et les efforts de développement », indique le Dr Idrissa Ba. Avant de préciser que la commission Ouest Africaine sur les drogues est prête à conseiller la Guinée dans ces efforts dans la lutte contre la drogue pour contrer l’ampleur du phénomène.
Poursuivant, il précise que l’Afrique de l’Ouest et la Guinée ne sont plus seulement des zones de transit de drogues issues d’Amérique du Sud vers l’Europe. Selon lui, elles sont aussi devenues d’importantes zones de consommation et de production de drogues.
« L’absence criante de centres de traitement destinés aux usagers de drogues alimente la propagation de maladies et expose toute une génération à des risques croissants de santé publique concernant à la fois les consommateurs de drogues et ceux qui ne le sont pas », déplore le commissaire de WACD.
De son côté, Christine Kafando a sollicité aux gouvernements africains en général et celui de la Guinée en particulier de dépénaliser les infractions mineures non-violentes en lien avec les drogues. « En accord avec les conclusions de notre rapport, nous demandons à la Guinée et aux autres gouvernements d’Afrique de l’Ouest de reformer les lois et politiques sur les drogues et de dépénaliser les infractions mineures non-violentes en lien avec les drogues », souligne Christine Kafando.
Dans les recommandations de la commission la lutte contre la drogue, il ya entre autres le traitement de la consommation de drogues comme un problème de santé publique, le renforcement des dispositifs d’application de la loi à des fins de dissuasion plus sélectives, la non-militarisation des politiques sur les drogues et l’investissement dans la collecte de données de référence.
Oumou Bah