Arrestation d’Alpha Condé: Sidya accuse l’entourage actuel du chef de l’Etat

ffffSamedi, Sidya Touré, le président de l’UFR n’est pas uniquement revenu sur les critiques acerbes sur sa rencontre avec Alpha Condé. Il a abordé surtout l’arrestation de celui-ci en 1998, avec la complicité des anciens barons de Conté qui sont avec lui aujourd’hui à Sékoutouréyah. Extrait:

« En 1998 quand on a arrêté Alpha Condé, le président Conté a demandé qu’on envoie le dossier au niveau du Premier ministre. Il y a eu beaucoup de gens que je ne vais pas citer ici, mais que se reconnaîtront.

A l’époque, le ministre de la justice (Me Zogbélémou Togba, ndlr) est venu me voir avec le dossier. Quand je lui ai d’amandé, c’est quel dossier ? Ils m’ont dit qu’il s’agissait de l’arrestation d’Alpha Condé à Piné. J’ai dit Piné c’est où ? Ils m’ont dit que c’est en région forestière à la frontière. Et Pourquoi ? Que pare qu’il tentait de sortir du pays. J’ai demandé qu’il est où ? Ils m’ont dit qu’il est à Koundara. J’ai demandé comment se fait qu’on me dise qu’il est à Conakry et après on me dit encore qu’il est à Koundara. Ils m’ont dit que c’est un camp à Conakry.

Ils m’ont dit que le président voulait que je donne une directive au dossier. J’ai dit que le président a signé un décret d’interdiction de sortie du territoire. Et lorsqu’un citoyen tente de traverser, on le fait retourner, mais on le libère. Donc, que je ne discuterai pas du dossier et que j’irai voir le Président moi-même.

Je suis allé voir le Président pour lui dire que ce n’est pas un bon dossier pour nous. Le Président m’a dit qu’il y a autres choses et que moi je ne comprends pas ? Je lui ai dit que je lui demande d’abandonner ce dossier pour deux raisons : « premièrement, la loi n’est pas avec nous. Deuxièmement, nous sommes en 1998, pendant ton deuxième mandat on ne parlera que de ça. Le monde fonctionne comme ça ». Entre nous deux, j’avais réussi à le convaincre. Mais, il a demandé d’envoyer le dossier en conseil des ministres.

Arrivé au conseil des ministres, sur la question, j’étais à sa droite et il a demandé à ce que les ministres donnent leurs avis sur le dossier à commencer par sa gauche. Il a dit que le Premier ministre ne veut pas qu’on n’emprisonne Alpha Condé. Alors, ils (des ministres, ndlr) ont commencé à dire : « il faut l’enfermer, il faut le mettre en prison, il faut l’envoyer dans telle ou telle prison ». Saran Daraba (actuelle secrétaire exécutive de la Mano River et ministre des affaires sociales à l’époque des faits, ndlr) peut témoigner. Arrivé à mon niveau, j’ai dit au président, je maintiens ma position de départ. 1, la loi n’est pas de notre coté, et 2 sur le plan de la communication, ce n’est pas bon pour nous.

Le Président a dit : « Sidya toi tu es comme ça ! »

Voici une des questions qui m’ont opposé au Président Conté.

Ceux qui étaient dans cette salle et voulaient coûte que coûte qu’on mette Alpha en prison, ce sont ceux-là que tu vois aujourd’hui là-bas comme s’ils avaient toujours été là pour le défendre. »

GN

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