Enfin Bah Oury à Conakry: »J’ai beaucoup vu de reniement d’amitié, de traitrise, des personnes que j’estimais me tourner le dos »
Fini le suspense. La deuxième personnalité de l’UFDG, plus de 4 ans contraint à l’exil, est enfin retourné dans son pays. Bah Oury en est content après s’être vu gracié par le président Alpha Condé dans le cadre de la réconciliation nationale et l’apaisement.
Il a été accueilli par une foule immense de militants et d’admirateurs à l’aéroport de Conakry avant de se rendre au siège de son parti.
Où l’homme a rendu hommage à tous ceux qui se battent pour la démocratie, le développement et la paix en Guinée. « On était ensemble le 22 janvier 2007. On a dénombré plusieurs centaines de victimes dans les rangs des jeunes de l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa-Cimenterie. On était ensemble également lorsque nous avons accueilli ici le 18 novembre 2007, El-Hadj Cellou pour en faire le Président de l’UFDG et que le doyen Bâ Mamadou devient président d’honneur. On était ensemble encore pour se battre afin que la démocratie s’instaure dans ce pays. On était ensemble encore pour organiser la manifestation du 28 septembre 2009. Combien de morts avons-nous eu ce jour là ? Personne ne peut le dire », rappelle-t-il.
Selon lui, aujourd’hui après quatre années et demi d’exil, il a beaucoup vu, beaucoup entendu et beaucoup appris.
« J’ai beaucoup vu de reniement d’amitié, j’ai beaucoup vu de traitrise, j’ai beaucoup vu des personnes que j’estimais me tourner le dos. Ce n’est pas important puisque si ça ne concerne que moi, ce n’était pas grave. Ce qui est le plus important, c’est l’avenir de la démocratie dans ce pays », regrette-t-il.
Après les élections de2015, il dit avoir refusé qu’il y ait une crise postélectorale sanglante au lendemain du 11 octobre 2015. « Parce qu’il faut que la politique soit réhabilitée. La politique, c’est l’intérêt des populations, l’intérêt national. Ce n’est pas seulement une ambition personnelle. Une ambition personnelle au dessus de l’intérêt national, ça devient du cynisme et de la dictature », lance Bah Oury à ses détracteurs.
Lisa Bangoura