Commémoration: les victimes du camp Boiro célèbrent l’an 45è anniversaire
L’association des victimes du camp Boiro (AVP) a commémoré, lundi 25 janvier 2016, l’an 45 des pendus du pont Tombo. D’où l’appellation »Pont 8 Novembre ».
Les parents et fils des victimes de ce tristement sinistre campo étaient accompagnés du ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby et de plusieurs institutions accréditées en Guinée. Ils ont commencé la marche devant MLS, à la rentrée du centre-ville de Kaloum. Destination: pont 8 novembre où plusieurs discours ont été tenus avant de regagner le lieu carcéral dans la commune de Dixinn.
Le président de l’association des victimes du camp boiro, Sidikiba Keita, a fait savoir que c’est dans une programmation digne des pires méthodes nazies que ces victimes expiatoires avaient été extraites des différents espaces concentrationnaires, dont le camp Kmé Burema de Kindia et le camp Boiro de Conakry pour être immolées sur l’autel de la chaine et de l’injustice, à travers l’ensemble du pays pour diffuser et renforcer la terreur d’un peuple opprimé et subjugué.
Selon lui, à Conakry, c’était de gauche à droite, Barry III, Baldet Ousmane, Magassouba Moriba et Keita Kara de Soufiane, tous compagnons de l’indépendance.
« Rendre justice, c’est reconnaitre le caractère extrajudiciaire des instances qualifiées de Tribunal Populaire et Révolutionnaire. Rendre justice, c’est déclassifier les fosses communes et les tombes des victimes, reconnaitre que ces hommes et leurs familles ont subi l’aveuglement de l’Etat », disent-ils.
Le ministre Khalifa Gassma Djaby, a exprimé la solidarité du gouvernement guinéen à l’ensemble des sociétés guinéennes et à l’endroit des victimes et de leurs familles respectives. « On ne regarde pas le passé avec les yeux du passé, on le fait aussi avec les yeux du présent et les valeurs qui sont constitutives de ce présent », indique-t-il.
Pour lui, il faut que la société guinéenne ose regarder son histoire douloureuse en face, y porter un regard critique au nom de la justice et de la morale de façon humaine et politique.
Il est à noter que cette commémoration a pris fin par le dépôt de la première pierre de la stèle au camp Boiro et le dépôt d’un germe fleur.
Zézé Enéma Guilavogui
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