Échec des négociations, grève maintenue le 15 février : « nous irons jusqu’au bout » (syndicats)

grève syndicat guinéeA l’appel de certaines centrales syndicales (Cntg, Ustg), les travailleurs se sont fortement mobilisés ce jeudi à la Bourse, à Kaloum pour suivre le compte rendu des négociations avec le gouvernement.

La salle, pleine à craquer, a été animée l’hymne des travailleurs, à la demande de Amadou Diallo, le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (Cntg) qui a annoncé que les négociations qui ont débuté le 25 janvier ont échoué. Car, ils ont compris que le gouvernement ne veut pas aider les travailleurs.

«On est informé de rien. Les travailleurs ont été victimes de prélèvement sans aucune concertation. Je veux vous préciser que la grève ne veut pas dire la violence. Il faut rester chez vous à partir du 15 février», lance-t-il.

Le président de la Commission des négociations, Mamady Mansaré, a ajouté : «Si notre plateforme n’est pas traitée, nous irons en grève. Il y a eu violation des accords de 2014 et 2015. Ce mouvement n’est pas politique. Nous n’avons besoin d’aucun politicien. Nous n’avons besoin que de la société civile et nous saluons notre camarade Abdourahmane Sano de la PCUD. Nous avons soumis notre plateforme au gouvernement et on n’a pas eu de satisfaction».

Beaucoup de pointsi sont contenus dans cette plateforme. Notamment, l’application par le gouvernement de la flexibilité du prix du carburant, la grille salariale. A date, rien n’a été fait également à propos de la grille indiciaire et des pensions.

Selon lui, le gouvernement a violé la loi. Le SMIG est à 440 mille gnf, alors qu’un père de famille touche moins de 100.000 par mois. « Même les journalistes n’ont pas de contrats de travail. Nous avons demandé la revalorisation des pensions. Les usagers de la route sont fatigués des tracasseries. D’ici Mamou, tu va rencontrer plus de 100 barrages» ; dénonce Mansaré.

Quant à Louis M’Bemba Soumah de l’USTG, a indiqué que pour qu’une famille soit forte, il faut qu’elle soit unie et solidaire. « Je vous demande de combattre cela. Les travailleurs croupissent dans une misère noire. Il faut que cela cesse. La balle est dans notre camp. Dire que les syndicalistes sont corrompus, c’est faux», dit-il.

Sur ce mot, un travailleur a perturbé la salle en lançant: «Si vous n’êtes pas corrompus, il faut que vous le prouviez maintenant. Il faut que ce mouvement réussisse». Il soutenu dans cet élan par d’autres travailleurs, qui crient: «à bas la corruption».

Enfin, Abdoulaye Sow, le secrétaire général de la FESABAG, très remonté, a averti: «Nous n’avons pas peur des rapporteurs qui iront faire le compte rendu en haut lieu. Ce sont des personnes qui n’aiment pas la Guinée. Nous irons jusqu’au… », rassure-t-il.

Mohamed Diallo

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