Crise à l’UFDG: contre qui le forum des cadres du parti prend position ?

ufdgSuite à la décision de la Direction de l’UFDG d’exclure du parti Amadou Oury Bah son Premier vice-président, le forum des cadres s’est réuni le 7 Février 2016 pour examiner la nouvelle situation et donner de larges informations aux militants, à l’opinion nationale et internationale sur ce qui se passe réellement au sein de ce parti.

Pour mémoire, sur les multiples dysfonctionnements et le déni de démocratie au sein du parti, le forum des cadres avait déjà alerté la Direction. C’est ainsi que des propositions concrètes avaient été soumises à la Direction pour améliorer l’organisation et le fonctionnement de l’UFDG en vue d’en faire un parti démocratique, moderne et performant.

Dans ce document, le forum avait insisté en invitant la Direction à tout faire pour éviter que notre volonté d’être ensemble ne soit pas compromise par des attitudes et comportements dont les conséquences risquaient d’être perçues comme le fruit d’un travail fractionnel et discriminatoire.

Malheureusement, son appel n’eut aucun écho favorable, les cadres venus avec El Hadj Cellou à l’UFDG et lui-même ne voulant plus collaborer avec ceux qu’ils ont trouvés dans ce parti.

Preuve de leur refus de collaboration, la Direction du parti à décider d’organiser des journées de retraites pour revoir les textes et l’organisation des structures du parti sans y convier le forum qui est pourtant l’initiateur de ces réflexions.

Pour permettre aux militants et à l’opinion publique de comprendre le machiavélique, prémédité et tortueux scénario qui a conduit à l’arbitraire exclusion du premier vice-président de l’UFDG, il est indispensable de rappeler les éléments d’information ci-dessous :

Répondant à une question d’un journaliste de la radio Espace FM qui lui demandait, avant le retour de Bah Oury en Guinée, si oui ou non des mesures ou des dispositions étaient en train d’être prises pour l’exclure de l’UFDG. El Hadj Cellou avait répondu sans ambages, oui.

Lors de l’assemblée générale de l’UFDG du samedi 30 janvier 2016 El Hadj Cellou avait publiquement déclaré qu’il lançait un dernier appel à son petit frère Bah Oury pour revenir au parti.

A travers différent médias, Bah Oury avait répondu qu’il n’a jamais quitté l’UFDG et qu’il mourrait UFDG. Il avait même informé les militants à cette occasion de son intention de participer à la réunion du Bureau Exécutif du vendredi 05 février et à l’assemblée générale du samedi 06 février.

Curieusement, El hadj Cellou convoque précipitamment, le jeudi 04 février 2016 une réunion extraordinaire du conseil politique élargie aux députés, aux secrétaires nationaux et à des personnes qui n’avaient aucune qualité pour participer à cette réunion.

El hadj Cellou fera voter par cette assemblée dont les membres lui étaient acquis majoritairement, l’exclusion de Bah Oury. Mais tous ont été surpris lorsqu’il a demandé à Aliou Condé de lire le texte relatif à la décision d’exclusion qui était rédigé et disponible. Très habile, Aliou Condé fort gêné répondra pour sauver la face et effacer cette bourde, président il faut que le texte soit modifié. Ce qui accrédite la thèse selon laquelle tout cela avait été préparé et que cette réunion de façade n’était convoquée que pour entériner une décision déjà prise et prête à être diffusée.

Ce conseil extraordinaire du jeudi, de par sa composition, n’est prévu nulle part dans les statuts comme une instance de décision du parti. De surcroit, les personnes qui se sont réunies n’avaient ni la capacité, ni la qualité pour siéger et délibérer valablement.

Malheureusement, ce sont toujours les mêmes qui ont conduit le parti dans ses errements et ses défaites politiques. Et c’est encore eux, qui ont finalement pris cette injustifiable décision qui divise et met le feu à l’UFDG.

Contrairement à ce qui est écrit dans la décision d’exclusion, il n’y a eu aucune médiation ni informelle ni formelle. Aucune commission de médiation n’a été constituée par le parti pour aller vers Bah Oury et mener une quelconque négociation. Tous ceux qui sont venus vers lui disaient être là, pour le saluer et lui exprimer leur joie de le voir de retour dans son pays.

Bah Oury n’avait jamais contesté, la légitimité de Cellou comme Président du parti, c’est plutôt celui-ci qui refuse d’admettre que Bah Oury est, conformément aux entretiens de Dakar de 2014 et aux résolutions du congrès de 2015, Premier vice-président et numéro 2 du parti. El hadj Cellou persiste et signe avec ses différents porte-paroles que tous les vice-présidents sont logés à la même enseigne. Pour eux la préséance n’est que protocolaire. Bah Oury ne doit donc rien faire ni dire au nom du parti sans autorisation. Par contre, n’importe qui peut dire n’importe quoi sur Bah Oury sans s’exposer à la moindre sanction pour cela. Et d’ailleurs, pour El hadj Cellou et son clan, l’acceptation de Bah Oury comme premier vice-président n’était que du bout des lèvres car ils n’imaginaient pas que celui-ci rentrerait en Guinée tant que le Pr Alpha Condé serait à Sékoutouréyah.

– L’une des raisons principales de l’exclusion de Bah Oury de l’UFDG est intimement liée à sa demande d’audit des comptes du parti et à la gestion de son patrimoine dont il faut rendre compte aux militants en particulier pour les aides de tous genres à l’occasion des élections de 2010, 2013 et 2015. Le forum des cadres avait lui-même demandé dans son mémorandum adressé aux différents responsables, la séparation des biens du parti de ceux de ses dirigeants.

Une autre raison et non des moindres de son exclusion ce fameux jeudi 04 février 2016 était de l’empêcher de venir au siège et d’avoir l’occasion de s’adresser aux militants et responsables du parti le vendredi 05 et le samedi 06 février 2016.

Ceux qui disent en clair, que l’UFDG n’avait ni motos, ni autos, ni argent avant l’arrivée d’El hadj Cellou peuvent-ils soutenir qu’El hadj Cellou aurait, intuitu personae, reçu toutes ces contributions ; les aurait-il seulement reçu en tant que simple citoyen s’il n’était pas venu en politique et dans un parti ?

Les bailleurs de fonds et les divers contributeurs apportent des aides pour des objectifs politiques et non pour aider quelques individus à améliorer leurs conditions d’existence. A titre d’exemple, c’est par les ondes qu’on avait appris de M. Fodé Soumah Président de la GECI (génération citoyen) qu’il avait donné plusieurs milliers d’Euros à El hadj Cellou entre les deux tours de la présidentielle de 2010.

Or, on a l’impression que l’UFDG est devenu aujourd’hui un fonds de commerce pour certains, à l’occasion de chaque campagne électorale. Et pourtant, les militants et sympathisants ne s’investissent pour le parti que dans l’espoir d’une victoire aux élections. Et la raison fondamentale de l’existence d’un parti est de chercher à accéder au pouvoir par les urnes.

On a entendu dire à l’UFDG, que si en France Marine le Pen a exclu son père du Front National dont il est le fondateur, pourquoi El hadj Cellou n’exclurait pas Bah Oury de l’UFDG même s’il en est le fondateur ?

L’UFDG serai-t-elle devenue, à l’image du FN, un parti extrémiste, raciste et xénophobe ? Espérons que non ! Autrement, beaucoup de ceux qui sont autours d’El hadj Cellou aujourd’hui, n’y seraient pas. Au contraire, les anciens membres de l’UFDG leur ont ouvert les portes dans un esprit de tolérance et c’est le mea culpa qui aurait du être le leur.

La discrimination et la persécution pratiquées contre des militants de l’UFDG et dont ils se plaignent sont essentiellement dues à des erreurs politiques et stratégiques de la Direction actuelle de l’UFDG.

En effet, en 2010 entre les deux tours des élections présidentielles, un accord a été conclu entre les deux candidats à Ouagadougou au Burkina Fasso. Il a été prévu dans cet accord que les deux candidats accepteront le résultat des urnes mais que le gagnant devra travailler avec le perdant.

A l’annonce de la victoire du candidat du RPG Arc-en-Ciel, la Direction de l’UFDG a déclaré ne pas vouloir travailler avec lui.

Allez donc comprendre pourquoi signé un accord aujourd’hui et se refuser, sans raison, à le respecter demain ?

En conclusion, le Forum des cadres souhaite que les textes sur lesquels se base la Direction actuelle de l’UFDG (statuts et Règlement intérieur) pour diriger le parti soient revus et corrigés dans l’optique de simplifier les structures, harmoniser les organes et les instances de manière à faire fonctionner l‘UFDG comme un parti politique et non comme une administration ou une société privée, laquelle, le PDG prend des décisions par notes de service selon ses humeurs et les qualités de ses relations avec les uns et les autres (parents, amis, alliés etc…).

Actualiser les textes de base, c’est avoir des documents finaux consensuels, qui seront retenus et qui indiqueront en même temps leur mode d’adoption ou de validation (Conseil National ou Congrès).

Le Forum des cadres estime qu’après les résolutions des problèmes politiques et juridiques en cours au niveau de l’UFDG, tous les cadres et militants qui avaient renoncé à participer aux activités du parti pour des raisons diverses devront revenir et reprendre leurs places et activités au sein du parti.

L’UFDG, doit être un parti qui unit et rassemble et non un parti qui divise et qui exclut.

« L’exclusion est l’arme des faibles » comme le disait un éminent penseur politique.

POUR LE FORUM DES CADRES DE L’UFDG

El hadj Abdoul Diallo

Président du forum et membre du conseil politique

Docteur BAH Boubacar

Secrétaire National chargé des relations avec les syndicat

Saliou Diallo

Membre du bureau Exécutif

Hadja Aïssatou BAH

Membre du bureau Exécutif

Bocar Bokoum

Membre du bureau Exécutif

Saki Camara

Membre du bureau Exécutif

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