Massacres du 28 septembre: la FIDH dénonce »des manques dans ce dossier » et veut la tête de Konaté et Toumba
Le débat, sinon l’accusation était jusque-là centrée sur le capitaine Moussa Dadis Camara et ses proches. Celui-ci, qui ne se reproche que d’une responsabilité morale (il était président de la transition) s’est toujours mis à la disposition de la justice pour que lumière soit faite sur « les massacres du 28 septembre 2009 ».
Mais voilà que subitement, la fédération internationale de ligues des droits de l’homme, qui s’est constitué partie civile aux côtés des victimes, demande qu’on oriente les regards à présent vers le général Sékouba Konaté, un acteur du CNDD qui a fini par accaparer le pouvoir, et Toumba Diakité, l’aide de camp de Dadis qui a attenté à sa vie mais jamais inquiété.
Aujourd’hui, la fédération internationale de ligues des droits de l’homme se réveille pour émettre son souhait que ces deux hommes soient auditionnés avant l’ouverture du procès. Tel dit par Souhayr Belhassen, la présidente d’honneur de la FIDH, au cours d’un point de presse. Elle reconnait qu’il y a quatorze inculpés, de gros poissons. Mais ça ne suffit pas.
« Il y a aussi des actes que nous avons déposés auprès du tribunal pour dire qu’il y a encore des manques dans ce dossier. Les manques les plus importants, c’est évidemment le cas de Toumba Diakité. Il n’est pas normal qu’un responsable de si haut niveau chargé par Dadis Camara, se promène encore sans qu’il n’y ait une commission rogatoire. Nous interpellons les partenaires de la Guinée que ça soit la France ou les Etats-Unis », martèle-t-elle.
Et d’ajouter: « Quand je parle des Etats-Unis, c’est sur le cas du Général Sékouba Konaté. Il est important qu’on ait une commission rogatoire (sur son cas) ou qu’il y ait une démarche. On ne peut pas garder le silence encore sur ces deux témoins importants. Au moins il faut qu’on les auditionne, après on verra s’ils sont inculpés ou pas », insiste Souhayr Belhassen.
Elle dit rencontrer déjà des autorités guinéennes pour accélérer le dossier, puisque selon elle, « l’horizon est suffisamment dégagé pour qu’on parle du dossier du 28 septembre ».
Lisa Bangoura