Procès des cinq anciens combattants retraités: le parquet a du mal à se tirer d’affaire
Après plusieurs mois de détention à la maison centrale de Conakry, le procès des cinq militaires retraités s’est ouvert vendredi au tribunal de Mafanco.
Ils sont tous inculpés pour ‘’outrage au chef de l’Etat et diffamation‘’. Mais ils ont rejeté en bloc toutes les charges qui leurs ont été reprochées. Les débats ont été houleux entre la partie civile et la défense.
Au sortir de l’audience, l’avocat de la partie civile Me Joachin Gbilimou a précisé que la partie civile, à travers les débats, avait remarqué que les prévenus ont été confondus. « Dans la déclaration des marches, nous avions constaté qu’elle n’est pas conforme aux articles suivants du code pénal », dénonce-t-il.
Selon lui, il est prescrit dans la loi que lorsqu’on doit faire une telle marche, il y a des préalables : décrire l’itinéraire, la durée de la marche, les personnes signataires de la déclaration de la marche doivent également décliner leurs identités (prénoms et noms, professions, nationalités et domiciles), or dans la déclaration rien n’a été indiqué », enfonce-t-il.
Selon lui, cette marche qui avait été annoncée par les militaires retraités devait passer par le palais du peuple jusqu’à la présidence ce jours là, mais le gouverneur de la ville de Conakry avait, dit-il, le 5 octobre 2015, interdit la marche, et que malgré cette interdiction elle a été intervenue.
Pour lui encore, c’est par rapport même à l’infraction d’outrage au chef de l’Etat par voix de parole, de geste, d’écrit de toute nature que des propos outrageants auraient été tenus à la maison de la presse de Conakry.
Et cela, à l’égard du chef de l’Etat dans un courrier, donc sont diffamatoires. «Nous estimons que le dossier est consistant », aggrave Me Gbilimou.
«Le mardi 15 mars 2016 éventuellement les débats vont être déclaré clos et les parties vont être invitées à plaider et à requérir. La partie civile va plaider, elle ne va pas requérir», dit-il.
Me Salifou Béavogui, avocat de la défense vide le dossier. «Mes clients au nombre de cinq militaires à la retraite sont poursuivis pour outrage au chef de l’Etat, diffamation et attroupement. Les débats ont été intenses, clairs, productifs. Mes clients, dans un langage clair, ont expliqué les péripéties de cette affaire. A la lumière des débats, il est clair que toutes les infractions reprochées à mes clients ne sont pas constitués», se réjoui-t-il.
Me Béavogui a fait savoir que ce n’est pas un travail facile et les débats ont été conduits conformément à la loi. «Je clame toujours l’innocence de nos clients et le dossier a été renvoyé à ce mardi 15 mars 2016. Je reste confiant et serein, je pense que mes clients sont innocents. Les débats ont été ce qu’ils ont été. J’estime qu’il n’y a pas eu d’outrage, ni d’injure ni de diffamation. Je pense que les raisons de leurs arrestations se trouvent ailleurs. La vérité finira par éclater », rassure l’avocat de la défense.
Zézé Enéma Guilavogui
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