Registre macabre: »depuis Zakariaou jusqu’à maintenant, 73 de nos militants ont été abattus… » (Cellou Dalein)
Le président de l’UFDG était très remonté contre le pouvoir, jeudi, lors des obsèques de son garde du corps. Ce dernier, Mamadou Saidou Bah, rappelle Cellou, est un militant de premières heures de l’UNR qui s’était engagé à défendre la vie du doyen Bâ Mamadou.
« Il faisait partie de la garde rapprochée du Doyen Bâ Mamadou. Lorsque le doyen a décidé de me donner la direction de l’UFDG, il a appelé tous les éléments appartenant au maintien d’ordre et leur a demandé de faire pour Cellou Dalein tout ce qu’ils ont voulu faire pour lui. Je dois avouer que depuis, ils se sont montrés à la hauteur de la mission, celle de maintenir l’ordre lors de nos manifestations et surtout de défendre, en cas de nécessité, la vie de Cellou Dalein. Ce sont des agents d’un genre particulier qui était prêt à mourir pour sauver la vie du président de l’UFDG », explique Cellou Dalein Diallo.
Selon lui, la mort de Mamadou Saidou Bah est un crime. Celui-ci ayant « souffert pendant près d’un mois dans les geôles d’Alpha Condé sans bénéficier de traitement ».
« Malgré l’insistance de nos avocats, ils ont refusé de lui donner le traitement médical dont il a besoin. C’est lorsqu’ils ont senti que ces jours étaient sur le point de finir, 48 heures avant sa mort, qu’ils ont décidé de prendre une ordonnance d’hospitalisation. Lorsqu’il est arrivé à l’hôpital, c’était trop tard », accuse-t-il.
Il dénonce la détention arbitraire de 20 militants de son parti, détenus dans des conditions inhumaines.
Registre macabre…
Très en colère, le président de l’UFDG, s’est très critique sur la gouvernance du président Alpha Condé: « depuis Zakariaou jusqu’à maintenant, 73 de nos militants ont été abattus par les forces de l’ordre. Jamais une enquête n’a été ouverte. Nous avons ici le carré réservé aux victimes d’Alpha Condé mais, jamais une enquête n’a été ouverte. Pourquoi ? Nous sommes pourtant des Guinéens, nous sommes pourtant des hommes et des femmes qui se battent pour l’avènement d’une autre société, d’une société démocratique, d’une société dans laquelle l’égalité des citoyens est assurée devant la loi, une société dans laquelle la dignité de chaque citoyen, quelle que soit son appartenance politique, ethnique, quelle que soit sa région d’origine, soit respectée », martèle-t-il.
Lisa Bangoura