Rappatriement de devises en Guinée: quand l’Etat tend la main aux opérateurs économiques
Le vendredi 1er juillet, une rencontre a eu lieu entre les ministres Marc Yombouno du Commerce, Boubacar Barry de l’Industrie et des PME, Boubacar Barry et les opérateurs économiques de la filière importation-exportation pour échanger sur la possibilité de rapatrier les devises dans les banques guinéennes.
Une vive préoccupation pour le président Alpha Condé. En ce sens, le ministre du Commerce a rappelé qu’une grande rencontre a été organisée au palais Sékoutouréyah où il a été question de faire en sorte que les produits issus de l’exportation soient rapatriés dans les banques guinéennes.
Une sorte d’opération de billets de banque (devise) qui permettrait de renflouer les caveaux et renforcer l’économie en termes de disponibilité en devises. Il aurait demandé au ministre chargé des questions d’investissement et du partenariat public-privé, Ibrahima Kassory Fofana, d’organiser une autre rencontre avec les mêmes acteurs et au ministère du Commerce de faire en sorte que les opérateurs économiques rapatrient les devises dans les banques guinéennes.
Mais Marc Yombouno de prévenir sur un éventuel refus de cette main tendue. Et comment ? En refusant, lui aussi, de continuer ‘’à délivrer les documents d’exportation si les opérateurs économiques ne respectent pas leurs engagements’’. Puisque, insiste-t-il, les opérateurs économiques ont promis à Alpha Condé de rapatrier les devises.
« Il y a eu des recommandations pour ramener l’Etat à supprimer certaines redevances sur les taxes. Tel qu’au niveau des orpailleurs ainsi que les exportateurs des noix d’acajou. Les 100 dollars que les exportateurs des noix d’acajou payaient pour le passage devant le scanner ont été supprimés. Il y a eu beaucoup d’autres mesures, qui ont été allégées sur la demande du chef de l’Etat dans le but de la facilitation des opérations», brandit-il comme une preuve de bonne foi de l’Etat.
Une autre raison, l’inflation du franc guinéen qui a continué de glisser. «L’année passée, notre monnaie avait une certaine valeur face à la devise, mais aujourd’hui, le dollar s’est très fortement apprécié par rapport à toutes les devises. En Guinée, il faut reconnaitre que le niveau est un peu élevé. L’année dernière, à la même date, 100 dollars valaient 700 mille francs guinéens et aujourd’hui, les mêmes cent dollars tournent autour de 900 mille francs guinéens. Cela a fait en sorte que toutes les prévisions en matière de prix ont changé», argumente Marc Yombouno.
Mais le manque de liquidité dans les banques serait encore plus important que les exportateurs rapatrient leurs produits financiers en Guinée.
«C’est une manière de conforter notre économie», estime-t-il. Pour séduire les opérateurs économiques, le ministre de l’Industrie a soutenu que le secteur privé est le moteur de tout développement et qui doit donner l’exemple à suivre pour que ceux évoluant dans le secteur informel puissent les joindre afin de s’enrichir et enrichir le pays.
ZZ