Ça coince: l’UA n’aura pas de nouveau président avant…janvier 2017
A Kigali, capitale du Rwanda, où se déroulait le 27e sommet de l’Union africaine, l’élection du nouveau chef de la Commission a été reportée ce lundi 18 juillet. Impossible pour les chefs d’Etat de se mettre d’accord sur le nom du successeur de Nkosazana Dlamini-Zuma. Cette décision est donc reportée à janvier prochain.
Les chefs d’Etat qui pensaient que les trois candidats officiels ne faisaient pas le poids ont eu gain de cause. En effet, 15 chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest avaient fait une déclaration pour demander un report du vote il y a plus d’un mois.
Ce lundi matin, aucun des trois candidats officiels n’a obtenu les deux tiers de voix nécessaires. Plus d’une vingtaine de pays se sont abstenus, dont la RDC. Tout est reporté au mois de janvier prochain avec la réouverture de la liste des candidats. Ce qui devrait permettre au Tanzanien Jakaya Kikweté et au Sénégalais Abdoulaye Bathily d’entrer dans la course.
Au-delà de cette non-élection, le sujet qui a animé ce dernier jour de sommet, c’est le retour possible du Maroc au sein de l’Union africaine. Car le pays ne semble plus poser comme préalable le renvoie par l’Union africaine de son ennemie jurée la République arabe sahraouie démocratique, la RASD. Le roi du Maroc vient d’envoyer un message solennel à l’Union africaine dont la phrase clé est :
« Après réflexion il nous est apparu évident que quand un corps est malade il est mieux soigné de l’intérieur que de l’extérieur. » Sous-entendu, le Maroc sait qu’il ne va pas obtenir du jour au lendemain ce qu’il appelle la guérison de l’Union africaine, à savoir l’expulsion de la RASD, mais il se résout à revenir quand même dans l’Union africaine avec le secret espoir qu’une fois dans la place, il parviendra à obtenir cette suspension tant désirée de la RASD.
Ce retour du Maroc dans l’Union africaine, Idriss Déby, le chef de l’Etat tchadien et président en exercice de l’organisation, n’y voit pas d’inconvénient et ne pose pas de condition : « Il n’y a pas de conditionnalité. Ce n’est pas ça qui est important. L’important, c’est que le continent dans son ensemble comprenne la nécessité d’accepter cela. Qu’un pays comme le Maroc veuille revenir dans la grande famille, personne n’a le droit de le refuser. »
Pour cela, le Maroc s’appuie sur une motion favorable à une telle suspension. Une motion qui circule dans les coulisses à Kigali et qui a déjà été signée par 28 des 54 chefs d’Etat de l’Union africaine, y compris des chefs d’Etat arabes de la Libye et du Soudan. Mais attention, sur son chemin, le Maroc va trouver deux poids lourds de l’Union africaine : l’Algérie et l’Afrique du Sud, qui soutiennent farouchement la RASD.
Par Rfi