Vers la CAN 2023 : les petits pas du COCAN 2023 (chroniqueur sportif)
Sous réserve de confirmation, au mois d’avril prochain, une mission d’inspection de la CAF devrait séjourner en Guinée. Cette mission vient évaluer l’état d’avancement des préparatifs de l’édition 2023 des phases finales de la CAN senior de football, que le comité exécutif nous a attribué.
Cent vingt-huit jours après la mise en place du COCAN 2023, le comité d’organisation de la CAN 2023, et soixante-cinq jours après la nomination des membres du comité de pilotage de ce COCAN, les préparatifs de cette épreuve continentale tardent à commencer.
Pour la simple raison, que les différentes commissions techniques (au nombre de treize) énumérées à l’article 7 du décret D/2016/300/PRG/SGG du 14 octobre 2016 portant création du COCAN 2023, ne sont pas encore meublées. Un retard qui pourrait être préjudiciable au gigantesque travail, qui attend le COCAN 2023. Il ne faut surtout pas se faire d’illusions.
Des trois pays (Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée), qui recevront la mission d’évaluation de la CAF, la Guinée a en charge le programme des préparatifs le plus important et le plus contraignant au plan financier.
En effet, hormis Conakry, qui dispose relativement d’infrastructures aptes à abriter une compétition d’envergure, les autres sites identifiés à savoir Kankan, Labé et N’Zérékoré sont dépourvus du minimum exigé par le cahier de charges de la CAF.
Pour se faire une idée de l’enveloppe financière à mobiliser pour prétendre satisfaire au cahier de charges de la CAF – quatre sites de compétition avec toutes les infrastructures sportives et annexes y afférant – il est bon de signaler que le Gabon, qui vient d’organiser cette année la 31 ème édition de la CAN 2023 a mobilisé la bagatelle de 463 milliards de francs CFA.
A ce niveau, plus le pays hôte de la compétition est moins doté en infrastructures, plus la note est salée. Le Gabon a eu l’avantage d’avoir coorganisé en 2012 avec la Guinée Equatoriale une phase finale.
Ce qui a substantiellement réduit pour ce pays les charges financières. Dans cette même veine, le Mali qui en 1998 avait postulé à l’organisation de la CAN 2002 présentait à quelques exceptions près les mêmes conditions que notre pays au plan des infrastructures. A cette époque, les phases finales de la CAN 2002 ont coûté au Mali 120 milliards de francs CFA.
Quinze ans après, avec le renchérissement du prix des matériaux, l’on s’imagine bien le niveau de l’enveloppe financière à mobiliser par notre COCAN. Un argument de poids qui plaide largement pour la mise en place des commissions techniques. En plus de cette démarche, il est à souligner la nécessité de doter le COCAN d’un siège entièrement fonctionnel et d’un budget de fonctionnement.
A l’instar des pays qui ont eu l’opportunité d’abriter les phases finales de la CAN senior, faut-il le rappeler, le budget de fonctionnement et d’équipement du COCAN est supporté par le budget national. Ce qui revient à dire qu’à partir de cette année, une ligne budgétaire est à créer en faveur du COCAN. En la matière, nous ne réinventerons pas le monde. Les expériences passées permettront largement au COCAN de s’y inspirer pour meubler sa feuille de route.
Nous devons avoir en ligne de mire, le temps qui passe et qui joue irrémédiablement en notre défaveur. Chaque jour qui passe, nous rapproche inéluctablement de l’échéance de 2023. Il est donc vivement souhaité, que les petits pas du COCAN 2023 se muent désormais en grands pas, pour nous permettre d’honorer la confiance placée en nous par le comité exécutif de la CAF. Comme dirait l’autre, 2023, c’est déjà demain !
Thierno Saïdou DIAKITE