Tueries de Gueckédou: Dr Faya Millimouno tape sur »l’abus de pouvoir du régime dictatorial d’Alpha Condé »
Les derniers évènements enregistrés à Gueckédou, au sud-est du pays ont créé de l’indignation et la colère chez beaucoup de Guinéens, notamment des morts et blessés enregistrés lors de manifestation contre une décision de justice.
Dr Faya Millimouno, le président du Bloc libéral (BL), également originaire de la région, parle de « manipulation politicienne de la Justice » et de « terrorisme d’Etat ».
Dans une déclaration, son parti dénonce l’abus de pouvoir du régime dictatorial d’Alpha Condé contre les militants de l’opposition, dont ceux du BL.
Il se lève aussi contre « l’usage de la violence militaire contre les civils guinéens ».
« Le parti condamne la manipulation politicienne de la justice en ce qui concerne les dossiers des militants de l’opposition, dont celui de Monsieur Fara Désiré Koundouno, Président élu de la CRD de Koundou. On est porté à croire ainsi parce que Monsieur Fara Désiré Koundouno a choisi d’adhérer à un parti d’opposition plutôt qu’au RPG, bien que l’adhésion forcée à ce dernier parti lui a été exigée à maintes reprises », révèle-t-il.
Plus loin, il dénonce que le dossier l’incriminant comporte un procès verbal de carence, mettant en cause le Préfet, déposé par le juge d’instruction, après plus de six mois d’instruction.
« Tout d’abord, le Préfet n’a pas qualité d’ester en justice contre un élu d’une collectivité décentralisée, au nom de l’Etat. Aussi, durant l’instruction, le Préfet n’a fourni aucune preuve pour soutenir ses allégations contre le Maire Koundouno. En clair, un procès verbal de carence signifie que son dossier est sans preuves pour soutenir l’accusation », insiste-t-il.
Selon cette déclaration, malgré cette disqualification dudit dossier, le Juge de Paix de Guéckédou, au service du régime, a ordonné que le jugement soit rendu.
« Au terme d’une simulation de procès, Monsieur Koundouno a été condamné (1) à payer 5 millions de Francs Guinéens, (2) à trois ans de prison ferme (3) au payement d’un montant de 100 millions qu’on lui reproche la malversation. Immédiatement, après la lecture du verdict au parquet, l’avocat de Monsieur Koundouno a interjeté appel. C’est en ce moment que des militaires et gendarmes, qui étaient présents dans la cour du Palais de Justice, ont lancé des grenades lacrymogènes sur l’audience venue suivre le procès », indique-t-on.
« Suite aux éclatements des explosifs, un mouvement de panique s’en est naturellement suivi. Dans la mêlée, deux condamnés sur trois (Monsieur Koundouno et le receveur de la Commune de Koundou) ont été embarqués manu militari à bords d’un camion militaire et emmenés à la prison civile de Kissidougou (une préfecture située à 92 km de Guéckédou); ce type d’arrestation est plutôt un kidnapping de citoyens. La population qui était tranquillement rassemblée devant le Palais de Justice en signe de sympathie militante et de fraternité pour les prisonniers, a été dispersée par des jets de gaz lacrymogènes et de tires à balles réelles », ajoute-t-on.
« Selon les informations recoupées en provenance de Guéckédou, les militaires, gendarmes et policiers, dont certains proviennent des préfectures environnantes, ont, sans aucune raison, tiré sur la foule de civils. Au moment de la publication de la présente déclaration, la liste provisoire des victimes inclut un garçon de 12 ans tué par balles, qui rentrait de l’école, une dizaine de blessés également par balles, dont deux dans un état très grave », souligne-t-on.
En somme, pour le BL, « outre la manipulation politicienne de la justice, la répression sanglante de Guéckédou est l’expression de l’abus de pouvoir et de fausse démocratie en Guinée; la répression sanglante matérialise l’engagement du régime d’Alpha Condé d’étouffer l’opposition en Guinée. Le régime veut émasculer l’opposition en insufflant la peur de la mort dans l’âme des militants des partis outre que le RPG. Pire, les incidents montés de Guéckédou sont faits pour créer un chaos artificiel afin de détourner les attentions du peuple des problèmes réels… ».
Amara Camara