Indice de gouvernance minière: un rapport très accablant pour la Guinée d’Alpha Condé
Les responsables du bureau de pays de Natural Resource Governance Institute (NRGI) en partenariat avec l’ONG Action Mines ont rendu public, ce mercredi 28 juin 2017, le rapport sur l’indice de gouvernance des ressources naturelles (RGI) en Guinée.
Dans l’ensemble, c’est une enquête dont les résultats dépeignent une image de mauvaise gouvernance très poussée dans le secteur des ressources minières du pays. L’indice montre comment la gestion défaillante des revenus a contribué à la performance globale médiocre du pays.
La présentation de ce rapport a été faite par Mme Evelyne Tsagué, la directrice adjointe pour l’Afrique de NRGI, dont l’équipe a mené un travail de fonds sur le terrain.
Selon elle, l’Indice de Gouvernance des Ressources Naturelles évalue la façon dont 81 pays riches en ressources naturelles gèrent leurs richesses pétrolières, gazières et minérales. Et en 2017, cet indice a porté sur la période 2015-2016 et compte trois composantes dont deux mesurent des caractéristiques essentielles du secteur extractif : la réalisation de la valeur et la gestion des revenus, et la troisième analyse le cadre général de la gouvernance.
La Guinée qui compte parmi les pays retenus dans l’évaluation, fait grise mine. Car le secteur minier n’a obtenu qu’une note de 38 point sur 100 selon RGI 2017. Ce qui place le pays d’Alpha Condé au 63ème rang sur 89 pays et à la 20ème place sur 31 pays d’Afrique subsaharienne évalués.
Et ce n’est pas tout : la mauvaise gestion de ses revenus contribue, selon le rapport, à sa faible performance globale, avec une note de 24 sur 100 et une 78ème place pour cette composante.
Par rapport aux notes relatives au cadre légal et à l’application des lois, le constat est encore alarmant. «Un Code minier progressiste a été adopté en 2011 et modifié en 2013. Toutefois, la mise en œuvre de ce Code est lente et le respect des obligations qui en découlent laisse à désirer, surtout dans les domaines dans lesquels il y aurait des retombées positives pour la population locale», explique-t-on.
Avec cette image écornée de la Guinée, l’objectif de cette enquête minutieuse aura été de «sensibiliser globalement aux défis de gouvernance dans le secteur extractif, encourager un dialogue mondial éclairé sur la gouvernance extractive et permettre aux parlements et aux gouvernements d’assurer de meilleurs choix politiques publics en vue de promouvoir une bonne gestion desdites ressources », souligne Mme Tsagué.
Z.Z.