Crise politique en Guinée: Prof Alpha Condé, le grand coupable indexé ?
Des meetings annoncés par l’opposition ont commencé dans le pays, une marche d’acteurs de la société civile dispersée et ses initiateurs arrêtés, la crise au sein de la CENI, l’insécurité galopante, la misère des Guinéens assis sur des richesses naturelles qui ne profitent qu’à une pognée d’individus, voilà autant d’ingrédients qui fragilisent la gouvernance Condé.
Et la presse africaine et internationale en a fait ses choux gras ces jours-ci, après le début des meetings de l’opposition et l’arrestation d’un artiste à la tête d’un mouvement social de protestations.
Et le grand coupable est indexé: le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010 après une transition militaire tumultueuse.
Ainsi, pour Le Pays au Burkina, «pour qui connaît le parcours du chef de l’Etat guinéen, opposant historique aux différents régimes qui se sont succédé en Guinée depuis Sékou Touré jusqu’à Moussa Dadis Camara, il y a lieu de se poser des questions face à tous ces griefs que lui font l’opposition et la société civile. Et pour cause. L’accession du professeur Alpha Condé au pouvoir en Guinée, en 2010, avait suscité bien des espoirs », rappelle ce canard.
« […] Mais après un mandat et demi de gestion, force est de constater que l’ex-opposant historique n’est pas fondamentalement différent de ses prédécesseurs. Et la fébrilité dont il fait montre lorsqu’on aborde la question du troisième mandat qu’on lui prête en dit long sur ses intentions réelles. Dans le cas d’espèce, Alpha Condé ne semble pas mieux briller que ses prédécesseurs en matière de respect des libertés démocratiques », décrit le journal.
« Alpha Condé risque de rater son rendez-vous avec l’Histoire, au moment de joindre la parole à l’acte pour donner une belle leçon de démocratie au monde entier. Et si la Guinée devait s’embraser à cause de ses velléités monarchistes, il en porterait l’entière responsabilité », avertit Le Pays.
Lisa Bangoura