« Surmonter les défis »: la BAD publie son second rapport d’enquête sur le financement du commerce en Afrique
La Banque africaine de développement (BAD) a publié son second rapport d’enquête sur le financement du commerce en Afrique intitulé « Le financement du commerce en Afrique : Surmonter les défis ». En s’appuyant sur les résultats de la Première enquête de 2013, ce nouveau rapport (qui couvre la période 2013-2014) va encore plus loin dans l’examen des différents aspects du financement du commerce par l’intermédiaire des banques, tels que les difficultés rencontrées par les PME et les nouveaux candidats à un prêt de financement d’activité commerciale. Le rapport s’appuie par conséquent sur les données combinées des enquêtes de 2013 et de 2015. Les principales conclusions du rapport sont présentées ci-dessous :
La valeur du financement d’activités commerciales par l’intermédiaire des banques en Afrique pour 2013 et 2014 est respectivement estimée à 430 milliards de dollars EU et à 362 milliards de dollars EU. En d’autres termes, les banques appuient environ un tiers de l’ensemble du commerce en Afrique.
La part de financement d’activités commerciales par l’intermédiaire des banques qui est consacrée au commerce intra-africain reste modeste. En 2014, seulement 20 % du financement d’activités commerciales par l’intermédiaire des banques était consacré au commerce intra-africain. Il s’agit d’un progrès par rapport à l’estimation de 2011 qui se situait à 18 %. Les banques d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe représentent la part la plus élevée (25 %), tandis que celles de l’Afrique du Nord et de l’Afrique centrale représentent la plus faible, avec, respectivement, environ 5 % et 4 %.
La valeur du déficit de financement d’activités commerciales par l’intermédiaire des banques en Afrique, d’un montant estimé à environ 91 milliards de dollars EU en 2014, reste important bien qu’il ait légèrement baissé par rapport à celui de 2013, estimé à 94 milliards de dollars EU.
Le financement d’activités commerciales continue de représenter une activité à risque relativement faible pour les banques commerciales en Afrique. Le taux de défaillance estimé pour les opérations de financement d’activités commerciales était de 4 % et 5 % pour, respectivement, 2011 et 2014 par rapport aux ratios de prêts non productifs (PNP) de 9 % et 12 % pour l’ensemble des catégories d’actifs bancaires. Les taux de défaillance pour les opérations de financement d’activités commerciales sont plus faibles pour les banques d’Afrique australe (2 %), d’Afrique de l’Est (3 %) et d’Afrique du Nord (4 %) par rapport à celles d’Afrique centrale (9 %) et d’Afrique de l’Ouest (7 %).
Les PME ne représentent que 28 % du portefeuille total des banques pour le financement d’activités commerciales. Cette part relativement faible peut être attribuée à une perception plus élevée des risques associés à ce segment de clientèle. En effet, le taux de défaillance moyen pour les opérations de financement d’activités commerciales appliqué aux PME était de 14 % en 2014, un pourcentage bien plus élevé que le taux de défaillance global pour les opérations de financement d’activités commerciales, situé à 5 % pour la même période.
Les candidats à une première demande de prêt sont confrontés à d’importants obstacles, provenant des banques, pour accéder au dispositif de financement d’activités commerciales. Seulement 15 % du portefeuille de financement d’activités commerciales des banques est composé de candidats à une première demande, bien que le taux de défaillance attribué à ces clients ne soit que de 3 % pour 2014.
Le rapport montre également que, parmi les principales raisons pour lesquelles les banques rejettent le financement d’activités commerciales, figurent une mauvaise solvabilité et une absence de garanties nécessaires.
Le rapport recommande la nécessité d’un partenariat mutuellement bénéfique et d’une approche concertée entre partenaires au développement afin de pouvoir surmonter les obstacles concernant l’accès au financement d’activités commerciales auxquels sont confrontés les institutions financières et le secteur privé en Afrique.
S’exprimant sur ce second rapport, Stefan Nalletamby, directeur du Département financement du développement de la BAD, a expliqué que le Programme de financement du commerce (PFC) de la Banque avait été mis en place en 2013 pour tenter de faire face à une partie des difficultés signalées encore dans ce rapport. Jusqu’à présent, la Banque africaine de développement a apporté son appui à des échanges commerciaux d’une valeur de plus de 5 milliards de dollars EU concernant quatre-vingt-dix banques de vingt-cinq pays d’Afrique. Les secteurs clés soutenus sont l’agriculture (22 %) et l’industrie (25 %). Les échanges commerciaux intra-africains représentent au moins 20 % de la totalité des activités commerciales soutenues. Ces résultats « montrent clairement que le financement d’activités commerciales peut être un instrument efficace pour atteindre les objectifs prioritaires du Top 5 de la Banque comme, respectivement, « Nourrir l’Afrique », « Industrialiser l’Afrique » et « Intégrer l’Afrique ». », a-t-il conclu.
Source: APO