Jusqu’à preuve du contraire : Antonio Souaré, parier sur le vrai match !
Après une défaite du Syli national, deux supporters fulminent contre le manque de combativité des joueurs : « Comment pourrait-on réussir à leur faire mouiller le maillot ? »
– « Seulement en les faisant jouer sous la pluie » !
Le président de la CAF, Ahmad Ahmad, est venu à Conakry, il a vu le travail entamé, et s’est dit convaincu de la nécessité des audits pour une saine gestion du football guinéen.
Après l’élection (le plébiscite, devrait-on écrire) du richissime homme d’affaires Antonio Souaré à la tête de la Fédération guinéenne de football, l’on n’attendait pas moins de lui et de son équipe.
Une équipe composée en partie de ceux-là même qui, sous la houlette du vice-président Amadou Diaby, ont mené la fronde qui a abrégé le mandat de l’ex président Salifou Camara dit Super V, à qui ils reprochaient une gestion aussi transparente qu’une bouteille de Guinness.
Suite logique des événements, le coup de filet lancé sur injonction de la CAF a fait ses premières prises. Pas du menu fretin, rien que des gros poissons.
Salifou Super V aurait réussi à filer entre les mailles à la vitesse « grand V’, mais son secrétaire général et l’argentier de la fédé à l’époque sont en détention préventive. Donc entre les mains de Dame Thémis, à qui il reviendra au terme de l’instruction de tenir ou non un procès en bonne et due forme.
Une tournure qui bat en brèche certaines conclusions que d’aucuns avaient hâtivement tirées d’une vidéo qui a fait le buzz (dont l’authenticité est d’ailleurs sujette à caution). En effet, si dès le départ les audits étaient engagés pour régler des comptes avec Super V, pourquoi alors d’autres, notamment l’ancien secrétaire général qui a soutenu les frondeurs qui ont chassé ce dernier, se retrouvent aujourd’hui dans la nasse ?
Au point que ce sont maintenant des « bons samaritains » qui essayent d’attendrir Antonio pour le pousser à s’impliquer afin qu’ils retrouvent l’air libre, ne serait-ce qu’à titre provisoire. Une décision qui relève exclusivement de la justice, qui est libre de leur accorder ou non la liberté conditionnelle.
En attendant, la nouvelle équipe dirigeante, au vu des innombrables défis qui l’attendent, gagnerait à mettre hors-jeu tout ce qui peut la divertir pour aller droit au but. Autant dire, parier sur le seul match qui vaille la peine d’être joué : asseoir les bases d’un renouveau du « sport roi » en Guinée, et faire en sorte que le pays engrange des points et améliore sans cesse un palmarès, il est vrai, déjà élogieux.
Coupe du monde : rien n’est fini, tout commence ?
Comme beaucoup s’y attendaient, les pitoyables barrissements de nos pachydermes du foot n’ont pas impressionné grand monde. C’est donc tout naturellement que le Syli national a terminé bon dernier de son groupe dans les phases éliminatoires de ‘’Russie 2018″.
Et comme il y a autant de « sélectionneurs » que de Guinéens (comme aimait à ironiser le regretté doyen Pathé Diallo), chacun y va de ses analyses. Des plus savantes aux plus farfelues.
Même si on ne parle pas de boxe, nombreux parmi eux ont trouvé le punching ball idéal : le coach Kanfory « Lappé » Bangoura ! Sans trop regarder du côté de l’arsenal dont il dispose, avec des éléphants aux défenses ramollies et à la trompe engourdie.
Avec le nationalisme ombrageux qu’on nous connaît, chacun rêvait de voir un fils du pays, même affublé du nom déformé d’une légende du foot camerounais (M’Bappé Leppé), réussir là où tous les autres ont échoué.
Jusque-là, en effet, aucun cornac, y compris le Maggyar Lazlo Budaï et le tacticien venu des Carpates, le Roumain Mondolviane, n’a réussi à ouvrir les portes d’une phase finale de coupe du monde à une équipe senior guinéenne.
Il est vrai que du temps des Papa Camara et autres Mamadou Aliou Kéïta dit N’Jo Léah (du nom d’un autre Camerounais), le meilleur buteur de la CAN « Addis 76 », les éliminatoires étaient plus serrées avec seulement deux représentants pour l’Afrique.
Cependant, cela ne saurait être une fatalité, ou une excuse pour cette élimination ressentie, peut-être un peu plus que les précédentes, comme une humiliation. Avec un potentiel des plus enviables et un vécu qui dicte le respect, la Guinée est un grand pays de football sur le continent. Les Guinéens ont bien raison de rêver, dans les années à venir, d’une participation à la grande messe mondiale du ballon rond.
Et ça aussi, c’est l’une des facettes de ce match sur lequel le patron de Guinée Games aurait tort de ne pas parier.
Jusqu’à preuve du contraire…
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