Loi sur le droit d’accès à l’information publique en Guinée : le Comité de suivi note ‘’une avancée majeure’’
Le Comité de suivi de la Loi d’accès à l’information publique a fait le point de ses démarches, ce vendredi 26 janvier 2018, auprès des autorités compétentes en vue de la publication de ce document d’utilité publique au Journal Officiel de la République.
Ce point de presse a eu lieu dans les locaux de la fondation OSIWA, où le président de Comité de suivi, Moussa Iboun Conté, qui est également président de l’Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI) a donné de larges informations.
«Il faut reconnaitre que nous avons été confrontés à beaucoup de difficultés s’agissant de cette loi. D’abord, il y avait un climat de suspicion sur cette loi quant à sa version finale. Je crois qu’aujourd’hui, il n’y a plus ce climat de suspicion avec la version finale. Tout le monde est convenu que ce document dont nous avons sous la main est la bonne version et c’est un bon dispositif. Même ceux-là qui avaient peur de cette loi en conviennent aujourd’hui qu’elle a été conçue et adoptée par le CNT qui faisait office de parlement», explique-t-il.
Et de souligner : «Aujourd’hui si le gouvernement a décidé de la réintroduire sous forme de projet de loi pour que celle-là soit publiée au Journal Officiel, qu’elle soit exécutoire sur l’ensemble du territoire national, pour nous, c’est une avancée majeure ».
Pour M. Conté, c’est un défi de taille aujourd’hui, mais il n’y a plus de peur. Il appelle les hommes de médias à faire la promotion de cette loi pour qu’elle s’invite dans les mœurs guinéennes.
«Parce que si on veut que notre pays reparte sur une nouvelle base, si on veut que la Guinée connaisse un véritable décollage économique, une prospérité économique pour le bien des Guinéens et des Guinéennes, je crois qu’il faudrait que chacun de nous s’attèle à la promotion juridique, institutionnelle des lois pour que cela soit une fois encore inclus dans les mœurs guinéennes, qu’elle soit un lit de chevet des citoyens guinéens, qu’elle soit un outil de travail des magistrats de ce pays pour le bien des guinéens», insiste-t-il.
Selon lui, le problème de la Guinée, c’est un problème de corruption qui condamne les guinéens à la mendicité. «Je crois qu’on a un élément efficace pour mettre un terme à cette corruption. Tout le monde convient que c’est un bon dispositif», dit-il.
Le chargé des programmes à OSIWA, M. Mamadou Diallo, de renchérir: «la Fondation OSIWA a décidé de soutenir les efforts pour l’adoption et la publication de la loi d’accès à l’information publique. Parce que nous travaillons sur les thèmes de la lutte contre la corruption et nous pensons que c’est un outil qui garantit l’efficacité de cette lutte. Le plus souvent il n’y a pas de loi qui force ceux qui gouvernent, qui gèrent pour rendre des comptes, c’est difficile de faire de façon volontaire. C’est une loi qui exige que ceux qui sont en charge rendent compte de leur gestion et ça donne aussi le pouvoir aux citoyens, pas seulement aux journalistes de demander des comptes à l’information».
Il est à noter que cette loi d’accès à l’information publique a été votée par le Conseil national de la transition en 2010.
Albert Sovogui