Violences postélectorales : Dr Faya Millimouno indexe les coupables !
A l’occasion de la célébration en différée du cinquième anniversaire de la création du Bloc Libéral le 11 février 2013, à son siège de Yembéyah, le président du BL, Dr Faya Millimouno, a fait le point de la situation sociopolitique du pays.
Il a vivement condamné la recrudescence des violences postélectorales qui ont fait des victimes en Guinée.
«Nous avons commencé par déplorer le fait que déjà le peuple de Guinée est en deuil, il y a déjà beaucoup de personnes qui ont perdu la vie, beaucoup de blessés et beaucoup de dégâts matériels enregistrés depuis qu’on a commencé la proclamation de ces résultats. Nous avons présenté nos condoléances aux familles des victime », déclare-t-il.
«Nous avons condamné ces violences de la manière la plus ferme et interpellé le sens de responsabilité de tous les acteurs, qu’ils soient politiques ou sociaux, qu’ils soient gouvernants ou simples citoyens, chacun à le devoir de contribuer à préserver la paix dans notre pays», poursuit-il.
Les coupables, selon lui, ce sont les acteurs du processus électoral. Et que le premier responsable, c’est la CENI qui, de manière très incompétente, a organisé ces élections-là.
Il rappelle que beaucoup de questions qui ont été la cause de ces violences avaient été posées sur la table de la CENI depuis des semaines avant les élections.
Notamment, la question de la procuration, le vote par dérogation, avaient fait l’objet de discussions et les gens ont exprimé le souci pour que la CENI prenne les dispositions.
«Mais nous avons senti que la CENI était complice de ces fraudes-là. Au niveau central comme au niveau local, les acteurs de la CENI ont pris une part active dans l’organisation des fraudes. Ils ont donné des milliers de cartes d’électeurs aux citoyens, on a dit que les partis politiques ne pouvaient pas participer à la distribution des cartes d’électeurs et donc ils ont profité pour garder par devers eux des cartes pour les distribuer à des personnes qui n’en avaient pas le droit», accuse Dr Faya.
Il estime que la deuxième responsabilité incombe à l’Etat, car le gouvernement a montré son incapacité de respecter la loi alors qu’il a pour rôle de veiller à son respect dans ce pays.
«L’article 26 de la Constitution, les lois de la République ont été foulées au sol. On est allés avec les biens de l’Etat, l’argent de l’Etat et on a créé une situation de déséquilibre, ça c’est quelque chose qui nous a marqués et déçus», dénonce-t-il.
«Le troisième responsable de ces cas de violences que nous connaissons aujourd’hui, c’est la justice. Partout à travers le pays, le BL et d’autres entités politiques ont été victimes du déni de justice. C’est le cas de Gueckédou, de Yomou, de Lola etc. Lorsque dans une République, les magistrats ne peuvent plus accepter la plainte et traiter au regard de la loi les plaintes des citoyens, c’est irresponsable », fustige-t-il.
Enfin, le quatrième responsable, à ses yeux, c’est le discours haineux qui continue à faire du chemin dans le discours politique guinéen.
«Il y a trop de haine dans les discours.. Il y a trop d’ethnocentrisme dans les discours. Ceci est très dommageable», dit-il.
Albert Sovogui