Crises tous azimuts en Guinée : la société civile appelle à une ville-morte le 14 mars (déclaration)
Depuis quelques années, notre Pays est plongé dans une impasse profonde qui s’accentue au fil des semaines et des mois. La mauvaise gouvernance politique, économique et sociale et l’impunité qui s’est développée avec elle, ont facilité une progression sans précédent de la corruption et des détournements de fonds publics au détriment de conditions de vie plus dignes pour nos concitoyens.
L’ampleur de plus en plus grandissante de cette dilapidation et du pillage des fonds publics, de nos ressources naturelles et autres sociétés et services publics, résulte du comportement d’une petite minorité de ministres, de cadres administratifs et politiques privilégiés,ainsi que de leurs complices nationaux et étrangers. Ces cadres ont érigé un système de gouvernement qui a accentué la pauvreté et la précarité chez nos concitoyens, parmi lesquels les travailleurs, particulièrement les fonctionnaires devenus des ‘’laissés pour compte’’. Ce système a également, aggravé le chômage et l’exclusion des jeunes, accru la fragilité des ménages et provoqué le ralentissement des activités des opérateurs économiques, notamment les industriels et les commerçants.
C’est dans ce contexte qu’est survenue la grève des enseignants de Guinée, victimes d’une réduction abusive d’environ 40% de leurs salaires de base. Quelle injustice et quel excès envers cette couche sociale vulnérable qui exercice le‘’métier le plus noble et le plus digne de la République’’? Quel cynisme envers près de Deux millions d’enfants guinéens des établissements publics qui risquent une année blanche par la faute d’autorités corrompues ? Quel mépris pour les parents d’élèves dont les enfants sont brimés dans leurs droits à l’éducation, par la responsabilité d’un régime d’affairistes? Au lieu d’écouter les enseignants dans leurs revendications légitimes et rétablir leurs salaires, ces cadres corrompus du gouvernement et de l’entourage du Chef de l’Etat, ont opté pour l’intimidation, la division, la corruption, la persécution judiciaire, pour faire taire les leaders du SLECG, ce fût le cas récemment des médias et de jeunes activistes !
La société civile guinéenne, les Jeunes citoyens de Guinée et le mouvement ‘’Citoyens Pour la République’’ réunis au sein d’une coalition citoyenne commune, réitèrent leur soutien au SLECG et appellent à la fin des négociations au plus tard le vendredi 9 mars 2018, en vue du retour rapide des enfants dans les salles de classe. Ils condamnent les pratiques injustes envers notre société, que les guinéens ne peuvent plus accepter.
La société civile guinéenne, les Jeunes citoyens de Guinée et le mouvement ‘’Citoyens Pour la République’’ réunis au sein d’une coalition citoyenne commune, appellent toutes les couches sociales et socioprofessionnelles de notre Pays, les parents d’élèves, les universitaires, les jeunes, les fonctionnaires, les travailleurs du secteur privé formel et informel, les transporteurs, les opérateurs économiques, à un sursaut national de solidarité envers les élèves et leurs enseignants, qui ont un sort commun, qu’ils partagent tout naturellement, avec les parents d’élèves.
La société civile guinéenne, les Jeunes Citoyens de Guinée et le mouvement ‘’Citoyens Pour la République’’ réunis au sein d’une coalition citoyenne commune, appelle à une ‘’Ville morte’’ le mercredi 14 mars 2018 en guise de soutien aux élèves et enseignants de Guinée et pour exiger la finalisation rapide des négociations entre le Gouvernement et le SLECG, si rien n’est fait jusque-là. Ils invitent l’ensemble des citoyens guinéens, des parents d’élèves, des fonctionnaires de tous les secteurs, des membres des organisations socioprofessionnelles, des travailleurs des secteurs bancaire, minier, portuaire, de santé, de la justice, de l’assurance, des télécommunications, etc., des opérateurs économiques, des commerçants, des enseignants et élèves des écoles privées et des étudiants des universités publiques et privés, ainsi que des jeunes, des transporteurs, des exploitants de moto-taxis, à respecter ce mot d’ordre de ‘’Ville morte’’ pour exprimer leur soutien à l’école guinéenne et leur ras bol contre la mauvaise gouvernance en Guinée. Ce mercredi 14 mars 2018, tous les moyens roulants à vocation civile de l’Etat et de ses démembrements doivent être immobilisés. Chacun est convié à rester chez soi !
Chaque citoyen qui reçoit ce message est convié de contribuer à sa large diffusion. Ce serait un acte citoyen fondamental pour réclamer plus de justice en Guinée.
Tous les citoyens épris de justice sont invités à œuvrer au respect de cet appel par tous les moyens légaux !
Conakry le 07 Mars 2018