M. Inza Bayo exprime ses inquiétudes sur la crise politique : ‘’que les Guinéens acceptent de regarder la Guinée en face…’’
M. Inza Bayo, administrateur civil en service à l’OGP, a reçu votre quotidien en ligne guineenouvelles.com, le mercredi 21 mars 2018, pour un entretien au cours duquel il a exprimé ses inquiétudes par rapport aux multiples manifestations déclenchées par l’opposition républicaine en Guinée.
Celui qui est également responsable financier a déploré que les populations de la capitale vivent dans la peur et l’angoisse totale suite à des manifestations politiques récurrentes que traverse le pays actuellement.
Parlant en qualité de citoyen, l’administrateur civil Inza Bayo, souligne: «Je parle en tant que citoyen vivant à Conakry, que ce soit moi ou n’importe qui aujourd’hui, il faut reconnaitre que les séries de manifestations sont devenues de sérieux soucis pour les habitants de la ville de Conakry. On se promène aujourd’hui à Conakry sans qu’on ne soit rassuré dans quel état tu vas rentrer chez toi. Je pense que l’opposition et la mouvance doivent fournir des efforts pour que ces séries de manifestations cessent. L’opposition doit chercher à changer sa stratégie parce que ses conséquences sont déplorables, la manifestation d’accord, c’est un droit mais les tueries qui accompagnent, les casses comment expliquer cela ? Je ne sais pas comment on peut expliquer la mort d’un enfant, d’un fils de Guinée, pour quelques raisons qu’elles soient. Il faut qu’on se mette à la place des parents de ceux-là qui meurent.»
Face à cette situation difficile, ce jeune administrateur civil invite à la responsabilité de chaque guinéen. «Tous les Guinéens, qu’ils soient de la mouvance, de l’opposition, jeunes ou femmes, qu’ils acceptent de regarder la Guinée en face, qu’on laisse nos intérêts à nous, mettons la Guinée en avant. Rien n’est éternel, ceux qui sont dans l’opposition aujourd’hui, peut-être, ils seront au pouvoir demain et si on se comporte de la sorte, ils pensent être à l’aise avec ça, non. Chacun doit revoir sa stratégie, l’Etat à l’obligation de tendre la main à tous les fils du pays et l’opposition devrait tout faire pour accepter cette main franche tendue, qu’ils travaillent ensemble.»
Plus loin, il a interpellé la jeunesse guinéenne sans distinction: «Nos ainés qui sont au pouvoir ou qui cherchent le pouvoir, n’ont que des souvenirs, je ne connais pas un leader qui n’a pas fini encore sa carrière administrative, c’est nous les jeunes qui avons besoin des carrières administratives, peut-être terminer par la carrière politique. Si on accepte de brûler ce pays ou qu’on met ce pays en ruine, cela n’arrange personne. Il ne faut pas qu’on accepte d’être réfugier ailleurs. Pour arrêter les manifestations de rues à Conakry, je ne suis pas très certains si le dialogue va aboutir à des solutions de crise, parce que ces dialogues ne se tiennent pas dans l’intérêt des citoyens. Ils se tiennent dans leur intérêt à eux. Chacun défend son intérêt. Je pense que la jeunesse doit prendre sa responsabilité, quand les jeunes de ces deux bords politiques se comprennent dans l’intérêt de la nation qui va être au-dessus de sa personne, tout le monde est obligé de se plier. Ce sont les jeunes qui sont manipulés, aucun de ces partis n’est plus fort que les jeunes».
Parlant de l’incendie des boutiques et magasins survenu à Madina, M. Inza Bayo déclare: «tout bon guinéen doit condamner avec beaucoup de fermeté l’incendie qui s’est produit à Madina. Parce que c’est les biens des Guinéens qui sont partis en fumée. Qu’il soit de quelque bord que ce soit. Et je compatis sérieusement à la douleur des victimes. Nous prions Dieu qu’Il nous épargne de ce genre de choses dans notre pays. Sur ce, je voudrais inviter l’ensemble des Guinéens à comprendre que le bien qui appartient à ton prochain, c’est pour toi. Parce que tout le monde est appelé à bénéficier de ses biens, soit directement ou indirectement. Il ne reste seulement que la taxe qu’il paye à l’Etat, nous bénéficions tous de ça.»
M. Inza Bayo a aussi condamné avec fermenté la mauvaise utilisation des réseaux sociaux en Guinée, notamment Facebook où des individus malintentionnés prennent le plaisir d’inciter les citoyens à la violence et à la haine.
Albert Sovogui
669 04 11 78