Ligue guinéenne de football professionnel : colère et lettre de démission de KPC
Rien, plus rien n’allait plus entre le président de la Féguifoot, Mamadou Antonio Souaré, et le président de la Ligue guinéenne de football professionnel, Kerfalla Person Camara « KPC ». Les deux hommes d’affaires qui ont jeté leur dévolu sur le sport, notamment le football, se nourriraient de rejet et de jalousie, au point de sacrifier l’intérêt du foot. C’est l’analyse qui se dégage de la lettre de démission de KPC, en attendant la réplique de d’Antonio. Lisez plutôt!
Conakry, le 17 août 2018 – A l’Attention du Secrétaire général de la Ligue Guinéenne de Football Professionnel
Objet : Démission du président. Monsieur le Secrétaire général,
Je vous prie d’informer l’ensemble de mes collègues et amis membres du Bureau exécutif de la LGFP ainsi que les présidents de Clubs représentatifs de l’Assemblée générale qui m’a fait l’honneur de me porter à la présidence de la Ligue Guinéenne de Football Professionnel en février 2017, de ma décision de présenter ma démission de mes fonctions actuelles de président de la Ligue et de Vice-président de la Fédération par voie de conséquence – ce dernier titre n’étant attribué que es-qualité au président élu de la LGFP.
J’aurais pu choisir de me cacher derrière le poids de mes nombreuses contraintes professionnelles pour expliquer sans faire de vagues la raison de mon départ anticipé après 18 mois seulement d’un mandat de 4 ans, évitant ainsi d’alimenter d’éventuelles polémiques; mais j’ai finalement souhaité, après mure réflexion – par respect pour celles et ceux qui me font confiance et qui se sentent concernés par le développement du football dans notre pays – de rendre publiques les vraies raisons qui me conduisent aujourd’hui à prendre cette difficile et douloureuse décision.
Je me suis rendu-compte effectivement et je prends ici à témoin mes collègues honorables membres élus du Bureau exécutif de la LGFP, que nous ne sommes jamais parvenus en tant que Ligue de football professionnel à nous faire entendre de l’Instance fédérale, avec laquelle le déficit de communication a toujours été abyssal depuis ma prise de fonction. Nous en sommes réduits en effet aujourd’hui à organiser les matchs de championnat de Ligue 1 et 2, sans jamais être associés, malgré nos incessantes demandes, à la mise en œuvre des chantiers structurants de redressement dont a pourtant cruellement besoin notre football national.
Pour ne prendre que 2 exemples (les plus récents) : le Bureau exécutif de la LGFP a dernièrement décidé à l’unanimité de saisir la Fédération Guinéenne de Football afin qu’elle l’autorise à gérer pour son compte la procédure d’octroi de licence aux Clubs, faisant ainsi de la LGFP (conformément aux orientations de la CAF qui encourage les Associations nationales à aller dans ce sens)) son Bailleur de licence délégué.
La ligue avait à cet effet travaillé à la rédaction d’un Règlement national plus approprié que l’actuel, qui n’a d’ailleurs jamais été suivi d’effets et à l’établissement d’un manuel de gestion et procédures pour les clubs souhaitant s’engager dans la voie du professionnalisme; Le Bureau de la LGFP a également décidé à l’unanimité de demander à la FGF de lui permettre de désigner deux des 6 ou 7 membres de la Commission Fédérale des Arbitres.
La LGFP aurait pu ainsi soutenir l’action de la FGF pour promouvoir l’arbitrage et soutenir toutes les bonnes initiatives allant dans le sens de son développement souhaitable.
L’idée recherchée à travers ces initiatives était, non pas de déposséder la FGF de ses prérogatives statutaires et réglementaires, mais simplement de pouvoir jouer un rôle plus constructif et participatif à ses côtés en vue de contribuer au développement et à l’essor du football de notre pays.
Malheureusement dans les deux cas, la FGF a opposé une fin de non-recevoir fondée sur une argumentation fallacieuse, aux demandes pourtant légitimes et parfaitement justifiées de la LGFP, la cantonnant à la seule et unique mission d’organiser administrativement les championnats nationaux.
J’ai achevé ainsi de me rendre-compte très objectivement, au bout de 18 mois à la tête de la Ligue et autant à la Vice-présidence de la Fédération, que rien n’était fait pour rendre effective notre volonté de coopération ; et que la FGF ne permettait tout simplement pas à la LGFP de jouer le rôle moteur de développement des Clubs de football professionnels de notre pays, pour lequel elle a été créée.
Je déplore très sincèrement cette absence préjudiciable de dialogue entre la Fédération et la Ligue ; j’en tire donc aujourd’hui les conclusions qui s’imposent et je me retire ainsi de la présidence de la LGFP, car je ne peux me résoudre à demeurer simple spectateur face à une situation qui ne cesse objectivement de se détériorer. Je demeure naturellement engagé à œuvrer pour le développement du football au niveau de mon Club de cœur – le HAFIA FC – pour lequel j’ai des projets ambitieux que je mènerai à bien, conformément à mon aspiration d’excellence pour le football dans mon pays .
Je conclurai enfin en souhaitant d’ores et déjà bonne chance à mon successeur, qui aura à faire face à des défis importants… en formulant aussi le secret espoir que les freins et obstacles mis en avant pour expliquer les raisons de cette lettre de démission puissent se transformer en atout pour lui, ouvrant ainsi le champ à une nouvelle ère de franche collaboration entre la FGF et la LGFP : esprit de collaboration que je n’ai jamais cessé personnellement d’appeler de mes vœux, mais qui n’a hélas jamais trouvé d’écho jusqu’à présent au niveau de la tutelle fédérale.
Je remercie du fond du cœur l’ensemble des personnes qui m’ont accordé leur confiance et fait en sorte que je sois porté à la présidence de la Ligue professionnelle de football ; Et je prie chacune-chacun d’entre vous, d’agréer l’expression de ma profonde considération.
Mr. Kerfalla CAMARA – KPC
Copie pour information : président de la Fédération Guinéenne de Football