M. Sylla aux acteurs politiques et sociaux: « nos vies ne vous appartiennent pas »
Au jour d’aujourd’hui, chacun de vos frères et sœurs guinéens, du moins conscients, est parfaitement témoin et convaincu que vous avez été lamentablement inutiles à son bien-être depuis plus de 10 ans.
Vous n’avez rien apporté comme propositions de paix, de cohésion sociale ni d’actions concrètes et positives dans l’édification de notre nation commune.
Une seule chose que nous vous demandons désormais : cessez, au moins, d’être nocifs et permettez-nous de travailler ce pays dans la paix du cœur et de l’esprit !
Cessez de nous diviser, cessez de nous mélanger, cessez de nous opposer pour vos intérêts personnels sordides !
Ce n’est pas parce que vous avez un parti politique ou une organisation sociale ou professionnelle que vous êtes devenus des super-citoyens, au dessus de toutes nos lois communes et de la morale collective. Non, mes frères : vous avez les mêmes statuts, les mêmes droits et les mêmes devoirs civiques que chaque citoyen et chaque citoyenne de ce pays.
Vos humeurs et vos desiderata ne peuvent et ne doivent donc s’imposer qu’à vos seuls militants, vos seuls adhérents ou aux seuls sympathisants de vos partis politiques ou organisations sociales ou professionnelles.
C’est une honteuse ignominie d’inquiéter et de terroriser, à chaque occasion, tous les paisibles citoyens de nos villes, de nos villages et de nos hameaux qui ne sont ni militants ni adhérents, ni même sympathisants de vos organisations sectaires.
C’est une indigne usurpation de la représentativité collective que de s’autoproclamer arbitrairement, sans vote ni désignation unanime, comme « défenseur de la cause du peuple ».
C’est une basse injure à l’intelligence des autres citoyens que de restreindre leur liberté de mouvement et de production, à chaque fois que vous personnellement, vous avez des conflits internes à vos corporations ou avec vos adversaires sociaux ou politiques.
Libérez ce pays de la puanteur immonde de vos égos sur-dimensionnés et de vos complexes crasseux !
Nos personnes et nos vies ne vous appartiennent pas. Vous n’assurez la nourriture quotidienne de la famille de personne dans ce pays, à part la vôtre.
Vous n’avez aucune noblesse de naissance au dessus des autres citoyens guinéens, aucune formation intellectuelle ou professionnelle mieux que les autres citoyens guinéens.
Et donc, et enfin : si vous n’avez pas réussi à nous être utiles, durant toutes ces longues années d’apprentissage de l’expérience démocratique, nous vous intimons l’ordre de cesser, au moins, de nous être nocifs. Et immédiatement. Et impérativement. Môôôrrr… !
Avec Tabouna Sylla