Abdoulaye Magassouba, ministre des Mines: « de 2011 à 2018, nous avons mobilisé plus de 10 milliards de dollars d’investissement »

Le ministre des Mines et de la géologie, M. Abdoulaye Magassouba, a conféré lundi 14 janvier 2019 avec la presse nationale et internationale pour parler des acquis, défis et les de développement du secteur minier guinéen. Un exercice de communication gouvernementale récemment décidé par le président Alpha Condé, pour que les populations soient informées des actes posés par le pouvoir.

En présence de plusieurs ministres, M. Magassouba a rappelé le contexte marqué par une gouvernance difficile et opaque avant l’arrivée du président Condé au pouvoir en 2010. une situation qui a entrainé, selon lui, la stagnation du développement du secteur minier guinéen, car les détenteurs de titres miniers, en majorité, les utilisaient pour faire de la spéculation et ne connaissaient même pas leurs concessions minières.

D’où les mesures ont été prises par le chef de l’Etat à travers le nouveau cadastre pour tenir compte des attentes des populations. La réforme du Code minier minier répond aux standards internationaux avec l’appui des experts et partenaires au développement.

« En 2010, le secteur minier était dans un état de léthargie, avec une incapacité du pays à attirer l’investissement dans les mines à cause de la mauvaise qualité de la gouvernance dans le secteur. Notamment une gestion opaque des titres miniers qui servaient essentiellement à alimenter les spéculations de détenteurs qui, pour la plupart, n’avaient jamais visité les sites qu’ils étaient censés développer. Dans le secteur du fer, le gisement de Simandou, dont les permis de recherche avaient été accordés en 1997 (soit 14 ans plus tôt), n’avait pas connu de réel développement », dénonce-t-il.

Selon le ministre des Mines qui cite des spécialistes consultés, Rio Tinto, le principal actionnaire du projet, avait gelé Simandou afin d’accélérer le développement de son principal gisement en Australie (Pilbara), pendant que le Simandou, le plus grand gisement de minerai de fer de haute qualité inexploité, lui permettait de faire grimper le cours de ses actions en bourse », révèle-t-il.

Ainsi, l’objectif immédiat du nouveau régime était de formaliser les réformes à mener dans un nouveau code minier rédigé aux meilleurs standards avec l’appui des experts et des partenaires internationaux. L’application de ce code a permis l’assainissement du cadastre avec le retrait de plus 800 permis miniers et fait de la Guinée l’un des premiers pays africains à publier toutes ses conventions minières sur internet.

Des réformes

Le ministre des mines et de la géologie, Abdoulaye Magassouba, a indiqué qu’en 2011, la Guinée a adopté une nouvelle politique minière dont les réformes ont porté sur le cadre législatif et règlementaire, les capacités institutionnelles, la gouvernance et l’équilibre de partage des bénéfices entre les parties prenantes. Parmi ces principales reformes opérées, il a entre autres cité l’adoption d’un code minier incitatif en 2011 et amendé en 2013, l’adoption en 2014 d’une politique de mutualisation des infrastructures auxiliaires aux mines, avec un schéma directeur des infrastructures annexes aux mines (SDIAM), actualisé en 2018, pour servir de cadre optimal de développement et d’exploitation de ces infrastructures, la création en 2016 d’un guichet unique (CISPMI) et la modernisation du cadastre minier qui a permis de passer d’un système cadastral opaque et inéfficace pour les investisseurs à celui parmi les plus modernes au monde.

Investissements massifs

M. Abdoulaye Magassouba qui est longuement revenu sur les investissements faits par le gouvernement guinéen, en 8 ans, a insisté sur l’intérêt des investisseurs qui se serait traduit par de nouveaux projets et la relance de projets en souffrance. Notamment, à travers la mobilisation de plus de 10 milliards de dollars de 2011 à date, dont plus de 3 milliards de dollars actuellement en cours d’exécution sur le terrain.

« Les montants mobilisés pendant les 8 dernières années représentent plus du double de ceux investis sur les 52 ans d’indépendance avant 2011 (moins de 5 milliards). Cette nouvelle dynamique a permis de créer pour les Guinéens plus de 17.000 emplois directs et plus de 50.000 emplois indirects de 2011 à fin 2018, sans compter les emplois induits. Les investissements ont donc permis de créer près du double du nombre d’emplois directs crées dans le secteur des mines industrielles entre 1958 et 2010 », se flatte-t-il.

« Ces investissements ont permis d’augmenter significativement le niveau de production de la bauxite où l’on est passé d’une stagnation en deçà de 20 millions de tonnes pour atteindre pour la première fois 60 millions de tonnes de production de bauxite en 2018, faisant passer le pays de la 7è à la 3è place mondiale devant le Brésil et derrière la Chine et l’Australie. La Guinée est désormais le premier fournisseur de bauxite à la Chine », ajoute-t-il, tout en soulignant que le nombre de sociétés en phase d’exploitation minière est passé de 6 en 2010 à 11 en 2018. Et qu’au titre de la contribution du secteur minier au budget de l’Etat, les revenus miniers ont augmenté de 43% en 2017.

Défis à relever…

En dépit de progrès réalisés et présentés lors de cette conférence de presse, le ministre des Mines promet que le gouvernement reste fortement mobilisé pour poursuivre et amplifier les efforts en vue de réaliser pleinement la vision du chef de l’Etat, en faisant du secteur minier un levier efficace de transformation de l’économie nationale.

« Les défis à relever sont encore nombreux, à savoir la diversification de la production minière, la transformation locale des produits miniers, le renforcement des capacités des acteurs et la gestion durable des impacts du développement du secteur minier », dit-il.

ZZ

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