Affaire ANIES : le Premier ministre éclaire la lanterne de l’opinion publique sur « la pauvreté »
La Caravane de l’inclusion de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) suit son cours. Dans son intervention, hier, mercredi 15 janvier 2020 à Kérouané, le Premier ministre a indiqué que d’ici cinq (5) ans, il n’y aurait plus de pauvreté absolue en Guinée.
Certains médias ont fait état de propos suivant lesquels le Premier ministre aurait dit qu’il n’y aurait plus de pauvres en Guinée dans cinq ans. Afin de mieux éclairer la lanterne de l’opinion publique, le Premier ministre précise que la pauvreté n’est pas à confondre avec l’extrême pauvreté (ou pauvreté absolue).
Selon les critères internationaux, une personne pauvre est une personne ayant un revenu par jour de moins de 1,90 dollars. Tandis qu’une personne est dite en situation d’extrême pauvreté (ou pauvreté absolue) lorsqu’elle gagne moins de 1,25 dollars par jour.
En Guinée, selon les dernières données disponibles, environ 60% de la population vit en situation de pauvreté. En zones rurales, où se concentrent les plus grandes poches de pauvreté, la pauvreté concerne même 65% des populations.
Également selon les dernières données disponibles, les extrêmes pauvres (ou pauvres absolus), c’est-à-dire ceux qui vivent avec moins de 1,25 dollars par jour, ne représentent que « seulement » 25 à 30% de la population, soit entre 3,1 et 3,7 millions de Guinéens.
Le Premier ministre confirme que d’ici cinq ans, avec l’ANIES, l’extrême pauvreté disparaîtra de la Guinée et que plus de 3 millions de personnes vont sortir de la pauvreté absolue (ou extrême pauvreté).
Il informe également l’opinion que l’ANIES va déployer des politiques d’inclusion tenant compte du niveau de pauvreté. Les extrêmes pauvres (ou pauvres absolus) bénéficieront de transferts monétaires (25 dollars par mois et par ménage) et de travaux à haute intensité de main d’œuvre. Les personnes pauvres, quant à elles, vont bénéficier d’un appui de l’ANIES dans le cadre de politiques d’inclusion productive dans l’énergie, l’agriculture et l’entrepreneuriat.
Ce ciblage des politiques d’inclusion en fonction du niveau de pauvreté est la résultante des observations empiriques des dernières années au niveau international. La politique économique, pour être efficace, doit distinguer l’extrême pauvreté de la pauvreté. Dans une étude récente, les prestigieuses universités américaines Berkeley et Princeton ont observé que la meilleure manière d’aider les pauvres absolus était de leur procurer des moyens financiers de subsistance, tandis que les personnes pauvres doivent bénéficier d’un appui (dans l’agriculture, l’énergie et l’entrepreneuriat) pour développer une activité génératrice de revenus. Selon cette étude, l’expérience menée au Kenya a conclu que 100 dollars donnés à une personne pauvre génère 270 dollars pour l’économie locale. Soit un effet multiplicateur de près de trois (3).